D’abord présenté en grande première au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême en janvier dernier, ce documentaire-choc a fait beaucoup de bruit, avec raison d’ailleurs. Car l’état de cette industrie, que plusieurs croient à tort florissante, n’est certes pas réjouissant.
Lectrice de bande dessinée depuis fort longtemps, la documentariste Maiana Bidegain vit avec le scénariste Joël Callède depuis cinq ans. Sa traversée du miroir fut intimement liée à la production de ce film. C’est en découvrant le quotidien des artisans et les rouages de cette industrie qu’elle s’est lancée tête première dans cette formidable entreprise en 2010, en compagnie de son conjoint, également coauteur du film, histoire de tirer la sonnette d’alarme.
Surproduction
Avec l’arrivée massive du manga en territoire francophone au début des années 2000, la production d’albums a implosé, passant de 1500 nouveautés à 5000. Par année! Les grands éditeurs franco-belges ont donc emboîté le pas, contrant l’invasion nippone par une production accrue. Résultat? Les librairies croulent sous les nouveautés, la durée de vie des albums en est dramatiquement réduite, la multiplicité des titres fragmente le marché, le lectorat stagne alors que la publication emprunte une courbe ascendante, et les artisans en paient le prix fort. Car ils peinent de plus en plus à gagner leur vie avec ce métier. Les avances sont réduites. Plusieurs doivent se trouver un second emploi, ce qui freine le processus de création. Mais voilà: n’est pas Sfar, Trondheim, Vivès qui veut.Lectrice de bande dessinée depuis fort longtemps, la documentariste Maiana Bidegain vit avec le scénariste Joël Callède depuis cinq ans. Sa traversée du miroir fut intimement liée à la production de ce film. C’est en découvrant le quotidien des artisans et les rouages de cette industrie qu’elle s’est lancée tête première dans cette formidable entreprise en 2010, en compagnie de son conjoint, également coauteur du film, histoire de tirer la sonnette d’alarme.
Surproduction
À court terme, ce sont les éditeurs qui empochent. Mais au rythme où vont les choses, l’industrie fonce inexorablement vers la crise.
Documentaire
Le documentaire lève le voile sur la complexité de la chaîne du livre. Éditeurs, diffuseurs, distributeurs, détaillants, auteurs, lecteurs sont autant de jalons abordés dans le film. Produit en partenariat avec BD Gest, le film de 56 minutes a joui d’un financement web de 14 000 euros. Pour l’instant, Sous les bulles sillonne le parcours des festivals. Mais la documentariste travaille à la diffusion télévisuelle et à la production du DVD.
C’est un immense privilège que le FBDFQ offrait à ses festivaliers. Car cette réalité brillamment décriée dans ce film nous touche directement. Notre bande dessinée doit composer, pour ne pas dire rivaliser, avec cette sempiternelle arrivée massive de nouveaux titres européens, asiatiques et américains. L’excellent documentaire de Maiana Bidegain soulève de nombreuses questions et incite à la réflexion.
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