La Bibliothèque nationale de France consacre, du 16 octobre 2013 au 19 janvier 2014, une grande exposition à Astérix.
Embrassant l’œuvre dans sa gestation, son univers, sa dimension phénoménale et son universalité, cette rétrospective, destinée à tous, propose sur le mode ludique un voyage aux sources, une immersion dans le monde de ces irréductibles Gaulois et une analyse de la potion qui fait l’incroyable succès de leurs aventures.
La Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, partenaire de l’exposition, a contribué à sa conception et prêté des documents, et est associée à de nombreuses activités autour de l’événement.
En mars 2011, Albert Uderzo faisait don à la Bibliothèque nationale de France des planches originales de trois albums d’Astérix : Astérix le Gaulois, premier titre de la série, publié dans le journal Pilote à compter du 29 octobre 1959 ; La Serpe d’or, deuxième épisode ; enfin Astérix chez les Belges, vingt-quatrième album dont René Goscinny, décédé le 5 novembre 1977, ne vit jamais la publication.
Ce don exceptionnel est au cœur de l’exposition que la BnF consacre à la célèbre bande dessinée savourée depuis plus de 50 ans par petits et grands, au fil de 32 aventures (bientôt 33) traduites en 107 langues et dialectes et vendues à plus de 350 millions d’exemplaires à travers le monde.
Embrassant l’œuvre dans sa genèse, son univers, sa dimension phénoménale et son universalité, cette rétrospective propose un voyage aux sources, une immersion dans le monde de ces irréductibles Gaulois et une analyse de la potion qui fait le succès pérenne de leurs aventures. Invitée au rire, elle met en scène la vis comica sans cesse à redécouvrir et appréhendée ici au plus près du processus créatif. Rendant hommage au talentueux dessinateur autant qu’au génial scénariste, l’exposition restitue l’alchimie de leur profonde amitié.
Le parcours se penche tout d’abord sur le berceau d’Astérix, retraçant parallèlement l’enfance et la jeunesse des deux auteurs puis leur rencontre, leurs créations communes, le lancement de Pilote pour lequel ils se mirent en quête d’un nouveau personnage et le choix final de « nos ancêtres les Gaulois » qui s’impose alors comme une évidence eu égard à la prégnance du mythe qui nimbe ces derniers.
La naissance actée par la toute première planche originale ouvre une bulle qui immerge le visiteur dans l’univers d’Astérix dressant une véritable galerie de portraits hauts en couleurs ainsi qu’une revue des voyages à la découverte de l’Autre. Planches originales ou imprimées, notes manuscrites et scénarios dactylographiés dialoguent ici avec des pièces archéologiques qui sont autant d’attributs emblématiques de la série rappelant son ancrage historique mais aussi sa distanciation parodique.
La troisième partie mesure le « phénomène Astérix » à travers son expansion nationale et internationale, les adaptations cinématographiques, l’exploitation publicitaire, la déclinaison en jeux et jouets, jusqu’à la création d’un parc d’attractions.
Vient alors le temps d’analyser ce succès. Sur le mode ludique, l’exposition décortique l’humour désopilant porté par le comique scénaristique, langagier et graphique. Elle met également en exergue la force des valeurs incarnées par cette geste parodique. Le parcours s’achève par une incursion dans l’intimité des auteurs au travail symbolisant l’osmose entre deux génies du neuvième art pour qui, selon le mot de René Goscinny en 1976, « Moi, c’est l’autre. »
la Cité partenaire de l’exposition
Pôle international de référence en matière de bande dessinée, dont la bibliothèque est pôle associé de la Bibliothèque nationale de France, la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image s’est associée à la création de l’exposition Astérix à la BnF et aux événements qui l’accompagnent en ouvrant ses réserves, en mettant à disposition ses ressources documentaires et son expertise scientifique.
C’est ainsi que Jean-Pierre Mercier, conseiller scientifique de la Cité, a participé au Comité scientifique de l’exposition, que la Cité a contribué à la rédaction du catalogue Astérix de A à Z (Gilles Ciment, Jean-Philippe Martin et Jean-Pierre Mercier), que le musée de la bande dessinée a prêté plusieurs planches originales (la page 31 du Bouclier arverne, une planche d’Iznogoud : Si j’étais ministre de la Concurrence) et la célèbre machine à écrire à clavier Qwerty de René Goscinny et que la bibliothèque de la bande dessinée a prêté, des imprimés rares et précieux (dont Aviorix le Gaulois par Marcel Moniquet dans Héroic Albums n° 25, 1955). Parmi les documents audiovisuels qu’elle produit régulièrement, son Portrait d’Albert Uderzo réalisé en 1998 constitue un témoignage filmé de premier choix qui éclaire l’exposition.
Par ailleurs, à l’occasion de l’exposition Astérix à la BnF !, la Cité publiera, dans sa revue en ligne neuviemeart, un ensemble de contributions écrites, graphiques et audiovisuelles sur Albert Uderzo et Astérix.
Par ailleurs, le 4 novembre 2013, un « Chemin de la médiation » de la BnF sera consacré à la Cité, ses collections et ses expériences de médiation autour de la bande dessinée, et la Cité interviendra d’une part dans le cadre du stage pour les enseignants organisé par la BnF le 12 décembre 2013 avec le rectorat de Paris, en collaboration avec le Musée d’art et d’histoire du judaïsme et la CNHI, d’autre part dans le cadre d’un colloque organisé par la BnF en janvier 2014.
Enfin, la Cité est partenaire du concours « Des bulles et des cases... histoires animées » organisé par la BnF et le Snuipp (Syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et PEGC).
Exposition réalisée avec le soutien de Mappy avec l’aimable autorisation des Editions Albert René.
En partenariat avec la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, MK2 et la RATP.
l’exposition
Astérix à la BnF !
Grande Galerie - BnF I François-Mitterrand
Quai François-Mauriac, Paris XIIIe
horaires du mardi au samedi 10h > 19h - dimanche 13h > 19h
fermeture lundi et jours fériés
tarifs entrée : 7€, tarif réduit : 5€
renseignements et réservations
01 53 79 49 49
commissariat Carine Picaud, conservateur, Réserve des livres rares, BnFle catalogue
Astérix de A à Z
sous la directioon de Carine Picaud
Le catalogue de cette grande rétrospective est construit en forme d’abécédaire. D’« Amitié » à « Wouhouhou ! » de « Châtaigne » à « Running gag », d’« Idéfix » à « Tour du monde », en passant par « Cinéma », « Mythe gaulois », « Résistance » ou « Sanglier », les meilleurs spécialistes et les plus proches témoins de cette incroyable aventure éditoriale livrent tous les secrets de cette bande dessinée extraordinairement populaire.
Avec les contributions de proches témoins : Albert Uderzo et Anne Goscinny, mais aussi Roger Carel, voix d’Astérix dans les dessins animés, Anthea Bell, traductrice d’Astérix en anglais...
208 pages, 220 illustrations / 35€
Coédition BnF / Hazan
parution le 8 octobre 2013
MISES À JOUR
Eric Loret et Mathieu Lindon dans Libération.
Un extrait:
Adolescents, ils (Goscinny et Uderzo) sont aussi fans du magazine satyrique américain MAD ; Goscinny part aux Etats-Unis mais se fait jeter par Disney. En Europe aussi ils se font jeter, pour avoir monté un syndicat de bédéistes. Après mille péripéties, en 1959, le petit blond râblé au casque aussi ailé que ses moustaches naît, sous l’insistance graphique de Goscinny, alors que les habitudes d’Uderzo le poussent vers les personnages grands et costauds. En échange, il obtient Obélix, alors que Goscinny voulait un antihéros solitaire. Dans le Tour de Gaule, apparaît un chien sans nom dont les lecteurs s’éprennent immédiatement, contrairement aux personnages qui ne remarquent pas son existence. Un concours est organisé pour lui trouver un nom, et Idéfix échappe de justesse à Patracourcix, Trépetix ou Paindépix.
Comme chez Proust, le nom était une préoccupation de Goscinny. A travers de nombreuses pages de carnets exposées, le scénariste se révèle un scrupuleux chercheur : il y a les listes de clichés à utiliser par pays, en Corse, en Hispanie, en Belgique, chez les Goths… Et encore les notes historiques tirées des meilleurs auteurs latins (qui trustent les pages roses du Larousse et se retrouvent dans la liste des meilleures ventes de «l’Expressum»), des répertoires bourrés à craquer où Goscinny note tous les noms utilisés afin d’éviter les redites. Où l’on remarque que tous ces noms n’ont a priori aucun rapport avec les caractéristiques de leurs possesseurs, à l’exception, chez les personnages récurrents, d’Idéfix (qui a celle de déterrer des os) et du vieil Agecanonix. Sauf à considérer que du menhir à l’obélisque, il n’y a qu’un coup de marteau.
Original de la planche 1 d' «Astérix le Gaulois» |
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