Depuis que la fonctionnaire Danielle Potvin avait acquis la toile Emperor Haute Couture, en juin 2012, l'oeuvre illustrant le premier inistre en tenue d'Adam était disparue du radar. |
Une fonctionnaire du gouvernement fédéral à la retraite habitant à Gatineau est la propriétaire de la toile qui a fait le tour du monde montrant Stephen Harper nu.
L'oeuvre était disparue des radars depuis que Danielle Potvin s'en est portée acquéreuse en juin 2012, au coût de 5000$.
L'employée de la fonction publique est restée dans l'ombre afin de ne pas nuire à sa carrière. «J'ai pris ma retraite il y a neuf mois, affirme Mme Potvin. Je ne voulais pas mettre mon ministre dans l'embarras.»
«Les gens aux relations de travail m'ont suggéré de ne pas révéler mon identité pendant que j'étais à l'emploi de la fonction publique», ajoute-t-elle.
Mme Potvin souhaite maintenant que la toile, qui est affichée dans son salon, soit vue par le grand public.
L'oeuvre signée par l'Ontarienne Margaret Sutherland, intitulée Emperor Haute Couture, sera d'ailleurs exposée à la Cour des arts, du 27 au 29 novembre, de 10h à 22h, à Ottawa.
La toile montre le premier ministre allongé en tenue d'Adam sur un récamier, dans une position détendue et fière, avec un chien à ses pieds.
Quatre hommes et une femme - qui lui sert un breuvage dans un gobelet aux couleurs de la chaîne de restauration Tim Hortons - se tiennent debout derrière M. Harper, sans que l'on puisse voir leur visage.
L'auteure a réalisé son oeuvre en s'inspirant d'une tradition de la peinture européenne datant de plusieurs siècles.
«Suffisance» et «arrogance»
Mme Potvin, qui s'est liée d'amitié avec la peintre, voit dans l'oeuvre «la suffisance» et «l'arrogance» qui caractérise selon elle l'attitude du premier ministre.
«Je trouve ça important que les artistes puissent s'exprimer, dit-elle. Je trouve ça très puissant que dans une image, tu puisses rendre le climat politique.»
La toile a été exposée pour la première fois dans une bibliothèque publique de Kingston, en Ontario, à l'occasion d'un concours d'art. L'image s'était répandue comme une traînée de poudre sur les médias sociaux.
En réaction, le principal intéressé avait habilement répondu sur Twitter que «cela nous laisse de marbre: tout le monde sait que le premier ministre préfère les chats».
Un citoyen canadien a quand même tenté de jeter l'opprobre sur l'artiste et la bibliothèque de Kingston, en déposant une plainte au Tribunal ontarien des droits de la personne.
La cour a statué qu'elle n'avait pas l'autorité pour traiter la plainte.
gstpierre@ledroit.com
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire