Le journal satirique est violemment attaqué depuis mercredi, notamment sur les réseaux sociaux, pour sa une provocatrice sur l'islamologue Tariq Ramadan.
Comme à son habitude, Charlie Hebdo s'est emparé d'une actualité et l'a traitée à sa manière : en provoquant, en choquant.
Cette semaine, c'est Tariq Ramadan, l'islamologue suisse accusé par plusieurs femmes de viol, qui trône en une de l'hebdomadaire satirique, représenté avec un immense sexe en érection et une étiquette « viol » accolée près de sa caricature. Charlie Hebdo ironise : « La Défense de Tariq Ramadan Je suis le 6e pilier de l'islam ».
Publiée mercredi 1er novembre, cette une a suscité de très nombreuses réactions notamment au sein de la communauté musulmane, relève Marianne, certains accusant Charlie Hebdo de faire de l'islam une « obsession », d'autres de lier l'islam à des affaires de viols.
Pire, une vaste campagne d'insultes ainsi que des menaces de mort ont déferlé sur la rédaction, déjà bien trop familière avec ce que de tels propos haineux peuvent entraîner.
Publiée mercredi 1er novembre, cette une a suscité de très nombreuses réactions notamment au sein de la communauté musulmane, relève Marianne, certains accusant Charlie Hebdo de faire de l'islam une « obsession », d'autres de lier l'islam à des affaires de viols.
Pire, une vaste campagne d'insultes ainsi que des menaces de mort ont déferlé sur la rédaction, déjà bien trop familière avec ce que de tels propos haineux peuvent entraîner.
Ce n'est pourtant pas l'islam que semble ici vouloir dénoncer l'hebdomadaire satirique, mais plutôt l'islamologue, drapé dans sa vertu d'homme de foi, aujourd'hui accusé d'avoir usé de son aura pour violer des femmes.
En s'attaquant ainsi à un islamologue médiatique, Charlie Hebdo est fidèle à son ADN : le blasphème, la satire, la provocation, l'irrévérence, le mauvais goût assumé.
Une identité intacte près de trois ans après l'attentat perpétré contre sa rédaction par les frères Kouachi.
Cet été, une autre une de Charlie Hebdo avait d'ailleurs fait polémique : on y voyait une représentation de l'attaque de Barcelone accompagnée de ces mots : « Islam, religion de paix… éternelle ! »
Entre-temps pourtant, des unes pas forcément moins graveleuses sur Weinstein, la Catalogne, Emmanuel Macron... ont été publiées, générant bien moins de commentaires.
En février 2015, Le Monde avait comptabilisé les thèmes des unes de l'hebdo entre 2005 et 2015.
Sur 523 numéros, 38 avaient mis la religion en une, dont 7 concernaient l'islam, 21 sur le christianisme.
Près de trois ans après le rassemblement historique du 11 janvier 2015 ou des millions de personnes ont scandé « Je suis Charlie », les menaces de mort contre l'hebdomadaire se déroulent dans une relative indifférence.
A-t-on accepté le fait que Charlie Hebdo sera toujours menacé, lui qui a payé au prix fort sa liberté de ton ?
Ces vastes campagnes de harcèlement orchestrées et organisées dans le but d'intimider des journalistes sont pourtant condamnables par la loi et peuvent être dénoncées par tout un chacun, comme le rappelle le site servicepublic.fr.
Quant à la provocation au terrorisme sur Internet, c'est un délit punissable de 7 ans de prison et 100 000 euros d'amende.
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