Etienne Robial, fondateur des éditions Futoropolis, était l'invité cette semaine de l'émission radiophonique « À voix nue » sur les ondes de France Culture.
Graphiste et éditeur, Etienne Robial est de ces grands créateurs de l’ombre qui façonnent le monde de signes dans lequel nous évoluons. Il a notamment inventé avec Canal + l’habillage télévisuel, et créé les légendaires éditions Futuropolis.
Editeur, graphiste, directeur artistique, manipulateur visuel, dictateur graphique, mais peut-être avant tout typographe et peintre en lettres, Etienne Robial a été dès sa création, et pendant 25 ans le directeur artistique de Canal +. Il a alors inventé le concept d’habillage télévisuel, qu’il a appliqué ensuite à d’autres chaînes et génériques d’émissions télévisées.
On lui doit aussi les maquettes de nombreux journaux, et la création et l’animation, jusqu’à leur rachat par Gallimard, des éditions Futuropolis, fer de lance de la bande dessinée d’auteur des années 70 et 80, qui ont accompagné les débuts de future stars du genre.
Etienne Robial, manipulateur visuel (1/5) : Dominos et cocottes en papier
Après avoir chanté, en grand chineur qu’il est, les joies et plaisirs de la collectionnite, Etienne Robial évoque une enfance au milieu des pelleteuses, des grues et des rues défoncées d’un Rouen en pleine reconstruction après guerre.
Pour fuir un milieu familial catholique étouffant, il travaille la nuit dans des stations services, tout en faisant l’école des Beaux-Arts avec le rêve de devenir architecte.
Passionné du Bauhaus et de la typographie, il en sortira diplômé avec un 20/20 pour ses études sur les dominos et sur l’art du fonctionnaire par excellence : la cocotte en papier, avant d’apprendre la rigueur à l’école des Arts et Métiers de Vevey, en Suisse.
Etienne Robial, manipulateur visuel (2/5) : Numéro zéro, la règle du jeu
Etienne Robial raconte son Mai 68, où il a participé à l’atelier populaire des Beaux-Arts, et conçu l’édition provinciale de L’Enragé, le brûlot de Siné édité par Jean-Jacques Pauvert.
Une "intervention chromatique" au Cap-Ferret, en compagnie notamment de Florence Cestac, futur auteur de bandes dessinées, le conduit 18 jours en prison, le prive de ses droits civiques et l’envoie en bataillon disciplinaire en Allemagne où il réalise des pochettes de disque de jazz pour Barclay.
A son retour à Paris, il commence à travailler pour les magazines Lui et Mademoiselle Âge Tendre.
On lui doit aussi les maquettes de nombreux journaux, et la création et l’animation, jusqu’à leur rachat par Gallimard, des éditions Futuropolis, fer de lance de la bande dessinée d’auteur des années 70 et 80, qui ont accompagné les débuts de future stars du genre.
Etienne Robial, manipulateur visuel (1/5) : Dominos et cocottes en papier
Après avoir chanté, en grand chineur qu’il est, les joies et plaisirs de la collectionnite, Etienne Robial évoque une enfance au milieu des pelleteuses, des grues et des rues défoncées d’un Rouen en pleine reconstruction après guerre.
Pour fuir un milieu familial catholique étouffant, il travaille la nuit dans des stations services, tout en faisant l’école des Beaux-Arts avec le rêve de devenir architecte.
Passionné du Bauhaus et de la typographie, il en sortira diplômé avec un 20/20 pour ses études sur les dominos et sur l’art du fonctionnaire par excellence : la cocotte en papier, avant d’apprendre la rigueur à l’école des Arts et Métiers de Vevey, en Suisse.
Etienne Robial, manipulateur visuel (2/5) : Numéro zéro, la règle du jeu
Etienne Robial raconte son Mai 68, où il a participé à l’atelier populaire des Beaux-Arts, et conçu l’édition provinciale de L’Enragé, le brûlot de Siné édité par Jean-Jacques Pauvert.
Une "intervention chromatique" au Cap-Ferret, en compagnie notamment de Florence Cestac, futur auteur de bandes dessinées, le conduit 18 jours en prison, le prive de ses droits civiques et l’envoie en bataillon disciplinaire en Allemagne où il réalise des pochettes de disque de jazz pour Barclay.
A son retour à Paris, il commence à travailler pour les magazines Lui et Mademoiselle Âge Tendre.
Le "numéro zéro" devient son vrai métier, il créera la maquette du Point, et réinventera celles de Télérama, Les Inrockuptibles, L’Equipe et autres. Il nous livre quelques-uns de ses secrets typographiques et chromatiques…
Etienne Robial, manipulateur visuel (3/5) : On fait des livres, pas des albums !
Etienne Robial et sa compagne Florence Cestac rachètent une librairie de bandes dessinées de collection, et en font une des maisons d’éditions les plus innovantes et créatives des années 70, 80 et 90 : Futuropolis.
La bande dessinée d’auteur n’existe pas encore, ils vont contribuer à l’inventer avec de futures stars du 9e art, comme Jacques Tardi, Enki Bilal et Moebius, et découvrent entre autres Edmond Baudoin, Charlie Schlingo, Jean-Claude Götting, Jean-Marc Rochette, Pascal Rabaté, Chantal Montellier… et Florence Cestac.
Une bande dessinée mature, avec de vraies histoires, où c’est le créateur qui compte, et non le héros.
Etienne Robial réédite aussi, avec sa maniaquerie graphique habituelle, de grands classiques oubliés comme La Bête est morte d’Edmond-François Calvo, ou les strips de l’âge d’or du comics américain dans la collection Copyright.
Il tranche en imposant des formats inhabituels, comme ceux de la mythique collection 30X40 : des livres grands, mous, en noir et blanc (mais avec 17 nuances de noir), et impossibles à ranger dans une bibliothèque ou un rayonnage de librairie…
Etienne Robial, manipulateur visuel (4/5) : La télévision, c'est de la lumière dans le noir
Etienne Robial, manipulateur visuel (3/5) : On fait des livres, pas des albums !
Etienne Robial et sa compagne Florence Cestac rachètent une librairie de bandes dessinées de collection, et en font une des maisons d’éditions les plus innovantes et créatives des années 70, 80 et 90 : Futuropolis.
La bande dessinée d’auteur n’existe pas encore, ils vont contribuer à l’inventer avec de futures stars du 9e art, comme Jacques Tardi, Enki Bilal et Moebius, et découvrent entre autres Edmond Baudoin, Charlie Schlingo, Jean-Claude Götting, Jean-Marc Rochette, Pascal Rabaté, Chantal Montellier… et Florence Cestac.
Une bande dessinée mature, avec de vraies histoires, où c’est le créateur qui compte, et non le héros.
Etienne Robial réédite aussi, avec sa maniaquerie graphique habituelle, de grands classiques oubliés comme La Bête est morte d’Edmond-François Calvo, ou les strips de l’âge d’or du comics américain dans la collection Copyright.
Il tranche en imposant des formats inhabituels, comme ceux de la mythique collection 30X40 : des livres grands, mous, en noir et blanc (mais avec 17 nuances de noir), et impossibles à ranger dans une bibliothèque ou un rayonnage de librairie…
Etienne Robial, manipulateur visuel (4/5) : La télévision, c'est de la lumière dans le noir
Parmi les habitués de la librairie Futuropolis, un journaliste, passionné de culture américaine, fait à Etienne Robial, un jour de 1982, une drôle de proposition…
C’est Pierre Lescure, qui lui commande pour Antenne 2 le générique des Enfants du Rock.
Robial n’aime que le jazz et ne regarde pas la télévision, il accepte donc immédiatement. L’aventure se poursuit avec la création de Canal+, dont il sera le directeur artistique pendant 25 ans.
En appliquant ce qu’il avait appris dans la presse et l’édition, il invente de A à Z un concept qui n’existait pas encore : l’habillage télévisuel, qu’il impose à l’antenne et dans l’ensemble de l’entreprise d’une main rigoureuse qui lui vaut le surnom d’"ayatollah".
Ou comment, en utilisant formes, couleurs et typographies, permettre l’identification immédiate, mais pas la mémorisation, afin de ne pas lasser le téléspectateur.
Et surtout, ne pas faire joli…
Etienne Robial, manipulateur visuel (5/5) : On n'est pas là pour faire joli
Tout en étant éditeur à Futuropolis (jusqu’en 1994) et directeur artistique de Canal + (jusqu’en 2009), Etienne Robial occupe ses heures perdues à habiller d’autres chaînes de télévision, comme M6 à sa création, ou RTL9, dans une économie de moyens qui confine au bricolage.
Il redessine aussi l’image d’institutions comme le Centre National du Cinéma, Unifrance ou la Cité Internationale de la Bande Dessinée et de l’Image.
Ses clients, il les voit comme des malades, et son travail consiste à leur trouver des remèdes, à leur délivrer une prescription.
Tout cela, il l’enseigne à ses élèves de Penninghen, qu’il aime, à l’ère du numérique, ramener au papier, au plaisir de crayonner, de coller, de découper, et de chercher des formes harmonieuses.
Avec Handicap Zéro, il s’intéresse à comment voient les aveugles et malvoyants, défi paradoxal pour un manipulateur visuel.
Il réfléchit aussi à la fonction sociale du graphiste, dans un pays, la France, qu’il trouve sinistré graphiquement, faute d’éducation visuelle. Regardez les panneaux routiers…
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