Sur le site du Centre Pompidou.
Grâce à la générosité de la Saul Steinberg Foundation, le Centre Pompidou conserve aujourd’hui un ensemble exceptionnel d’œuvres de l'artiste américain : aux trente-six dons consentis à l'American Friends of the Centre Pompidou, déposés au Musée en 2017, s’est ajoutée cette année une œuvre monumentale, The Art Viewers (1966), rare témoignage de l’activité de muraliste de Steinberg.
De prestigieux prêts extérieurs, dont plusieurs d’œuvres jamais exposées auparavant, viennent compléter les deux donations présentées pour la première fois dans leur ensemble.
Le parcours de l’exposition explore successivement l’usage fait par l’artiste de l’écriture du symbole, sa conception très personnelle du reportage et du dessin de presse, son intérêt pour le faux et le faux semblant, son questionnement sur l’identité au travers du thème du masque, avant de finalement interroger le caractère autobiographique de son travail.
Regarder l’œuvre de Saul Steinberg incite irrémédiablement à se plonger dans l’histoire culturelle du 20e siècle.
L’artiste a côtoyé Picasso, les peintres de l’action painting new-yorkaise et figure parmi les initiateurs du pop art américain.
Steinberg a su innover en s’emparant de nouveaux supports pour libérer le dessin de la feuille de papier ; il a utilisé les ressources de la photographie avec la complicité de Henri Cartier-Bresson ou d’Inge Morath, et a collaboré avec des designers comme Charles et Ray Eames ou des cinéastes tel Alfred Hitchcock.
Photos de François Forcadell |
Son œuvre inclassable, qui appartient tout autant à l’univers des beaux-arts qu’à celui du dessin de presse, a très vite attiré l’attention des plus grands historiens et critiques d’art de son temps, d’Ernst Gombrich à Harold Rosenberg.
Féru de littérature, Steinberg a fréquenté nombre d’écrivains d’avant-garde comme Italo Calvino, Eugène Ionesco ou John Updike qui se sont intéressés en retour à son œuvre.
Il demeure enfin une référence incontournable pour plusieurs générations de dessinateurs.
Steinberg a conservé de sa formation d’architecte un goût prononcé pour les formes géométriques et les vues urbaines.
Steinberg a conservé de sa formation d’architecte un goût prononcé pour les formes géométriques et les vues urbaines.
Mais c’est dans le dessin de presse (de la revue satirique Bertoldo à sa longue collaboration avec le magazine The New Yorker), que l’artiste a forgé son style aisément reconnaissable où, sous couvert d’une légèreté poétique, il questionne les us et coutumes.
Plusieurs fois contraint à l’exil par la montée des fascismes, Saul Steinberg a conservé cette curiosité distanciée de l’étranger vis-à-vis de son pays d’accueil.
Ses dessins, transpercés par son regard amusé, parfois acerbe, sont d’une telle acuité qu’ils ont fini par incarner l’imagerie de la société américaine du siècle dernier.
Polyglotte par la force des choses, cerclé d’imprimés, l’artiste a su s’affranchir des codes du langage et créer au sens propre comme au figuré, une écriture personnelle.
Saul Steinberg: Entre les lignes
Du 29 septembre 2021 au 28 février 2022
Du 29 septembre 2021 au 28 février 2022
Centre Pompidou
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