Sur le site des Impressions nouvelles.
Dans l’imaginaire des Français, la Belle Époque n’est pas immédiatement reliée à la bande dessinée, mais plutôt à d’autres formes d’images et de loisirs, comme la lanterne magique, le café-concert, le théâtre d’ombres, les Expositions universelles, ou le cinéma naissant.
Les historiens de la bande dessinée française eux-mêmes ont davantage étudié la génération des pionniers actifs avant 1860 et les créations de l’entre-deux-guerres.
De la période 1880-1914, on connaît surtout quelques noms d’artistes, comme Christophe, Steinlen, Caran d’Ache ou Benjamin Rabier, quelques personnages, comme la Famille Fenouillard, Bécassine, les Pieds Nickelés ou l’Espiègle Lili.
Il propose quantité d’aperçus nouveaux sur une période jusqu’ici assez peu étudiée, renouvelant ce que l’on croyait savoir sur l’émergence de la bulle, révélant les contributions essentielles de journaux tels que Le Pêle-Mêle ou L’Illustré national, étudiant en détail la vogue des histoires muettes et du dessin d’ombre, questionnant l’image de la femme.
Kiosque à journaux, Le Rire |
À cette époque, près de deux cents artistes s’adonnent avec une certaine constance à ce que nous appelons bande dessinée.
L’abondance et la diversité de cette production, les pépites qui s’y dissimulent, la perfection graphique à laquelle atteignent certains dessinateurs, le témoignage que des images apportent sur leur temps, tout cela confère le plus haut intérêt au corpus que ce livre rassemble et ressuscite.
Thierry Groensteen
Impressions Nouvelles
24 x 32 cm
24 x 32 cm
192 pages
36€Parution: octobre 2022
AJOUT
Commentaire de Paul Gravett sur Facebook:
Un glorieux nouveau volume surdimensionné par l'éminent historien de la BD Thierry Groensteen.Dans ses 192 pages minutieusement documentées et abondamment illustrées, il se propose de « rassembler, décrire et faire revivre » des bandes dessinées de « La Belle Époqie », bien que ce terme n'existe pas à l'époque et que divers autres noms aient été à leur place, comme les « histoires en images » ou les « historiettes illustrées ».Groensteen souligne que si à peine une douzaine d'artistes francophones se sont engagés dans l'histoire illustrée post-Töpffer entre 1860 et 1880, au cours des 24 années suivantes, de 1880 au déclenchement de la Première Guerre mondiale, il estime que quelque 180 artistes ont abordé le médium avec une certaine cohérence.L'une des clés de l'explosion de la presse illustrée satirique française est la loi du 29 juillet 1881 consacrant la liberté de la presse.Organisée en 19 chapitres, l'enquête de Groensteen couvre non seulement les dessinateurs de l'époque encore connus comme Christophe, Caran d'Ache, Rabier et des personnages comme Bécassine et les Pieds Nickelés, mais de nombreux autres artistes méconnus, ainsi que des éditeurs et des imprimeurs. sorti de l'obscurité et mis en valeur.Comme il le remarque en introduction, son étude sert à reconnaître « l'essor de la créativité à un moment où la bande dessinée inventait (ou, déjà, réinventait) ses codes et ses usages et s'inscrivait dans une intense circulation d'images ».
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