Voici donc l'original et le contenu de sa lettre manuscrite:
Cher monsieur Badeaux,
Il vous fallait un politicien désamorcé. Je suis votre homme!
Certes, une bonne partie de votre recueil m'est déjà connue. De janvier à juin, et encore tout récemment lors des «parties» qui se multipliaient, je suis demeuré une cible. De plus en plus regardable, d'ailleurs, et c'est curieux, à mesure que le départ se rapprochait. Il n'est que de partir...
Espérons tout de même que vous en aurez conservé quelques mordantes. Pas la méchanceté pour la méchanceté, ni le plaisir assez bas de transformer la personne en repoussoir. Mais quand elle frappe juste, la caricature -comme l'image pour les Chinois- vaut mille mots. Deux ou trois par jour, bien frappées, valent facilement leur double d'éditoriaux où, pour citer Laurendeau, les auteurs nous font trop souvent «boire leur prose jusqu'à la lie»!
N'ayant pas vu l'ouvrage terminé, je ne saurais dire que «c'est le plus beau livre, etc...»
Je me contenterai en terminant de saluer les Pier et les Hunter, les Girerd et les Aislin, et tutti quanti. En leur rappelant que rares sont les caricaturistes qui survivent à leurs victimes. Duplessis devait emporter La Palme. Et Hudon disparut après Danny Boy.
Aussi, comme je vous aimais bien, quand même, n'appelons ça qu'un au revoir...
René Lévesque
Photo: Michel Lafleur |
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