La momie présentée au musée Art et Histoire à Bruxelles |
Cette institution du paysage culturel belge pensait avoir mis tout le monde d’accord il y a dix ans sur l’importance de « sa » momie péruvienne au squelette recroquevillé.
Mais la semaine dernière, le parc zoologique Pairi Daiza, en Wallonie, pilier de l’industrie touristique belge, a bousculé la réputation du musée en répétant qu’il abritait dans ses murs l’« authentique momie surnommée Rascar Capac ».
S’en est suivi un début de controverse, la direction des musées royaux (qui chapeautent le MAH) accusant à demi-mot le zoo de publicité mensongère sur le dos d’une momie qui est un des trésors de ses collections.
« Nous n’attirons pas les visiteurs en leur promettant des pandas », a lancé Alexandra De Poorter, directrice générale par intérim, en référence aux vedettes chinoises de Pairi Daiza.
Le zoo a regretté « la polémique initiée par les musées royaux » puis a voulu calmer les esprits. « Nul ne sait avec certitude quelle momie a inspiré Hergé pour créer Rascar Capac », a-t-il admis dans un communiqué.
Seul point de consensus : la momie vieille de 2000 ans avec cheveux et ornements acquise par Pairi Daiza a été montrée en 1979 à Bruxelles dans une exposition intitulée Le musée imaginaire de Tintin.
« Les genoux très repliés »
L’évènement, conçu pour le 50e anniversaire du premier album (Tintin au pays des Soviets, 1929), autour d’objets réels ayant inspiré l’œuvre de Hergé, avait reçu la visite de l’auteur en personne.
« Dans l’esprit de Pairi Daiza cette visite a été une sorte de validation par le créateur que sa momie est bien celle l’ayant inspiré. Or, ce n’est pas le cas », souligne Serge Lemaître, conservateur des collections Amériques du MAH.
Selon lui, la momie du zoo a été achetée par un collectionneur belge dans les années 1960, soit bien après la parution des 7 boules de cristal en 1948. « Et dans ses premières planches publiées en 1941 dans Le Soir, Rascar Capac apparaît sans cheveux, avec les genoux très repliés, comme notre momie », ajoute cet archéologue.
Il explique que Hergé habitait près du musée – ouvert dans le majestueux parc bruxellois du Cinquantenaire à la fin du XIXe siècle —, et qu’il y venait régulièrement au point de se lier avec le conservateur de l’époque Jean Capart. Ce dernier s’est retrouvé caricaturé en Professeur Bergamotte dans Les 7 boules.
Dans les vitrines du musée, poursuit M. Lemaître, le visiteur peut retrouver encore aujourd’hui « tout un faisceau d’inspirations où Hergé est venu puiser » : poupées en chiffon de la civilisation Chancay, « vases-portraits » en céramique Mochica et statuettes précolombiennes, dont celle devenue l’emblème de L’oreille cassée.
Ultime rebondissement digne des aventures du reporter à houppette, Philippe Goddin, expert reconnu de l’œuvre de Hergé joint par l’AFP, renvoie dos à dos le zoo wallon et le célèbre musée bruxellois.
« Il faut cesser de se disputer. Hergé a regardé beaucoup de momies incas, mais ses premières représentations de Rascar Capac sont basées essentiellement sur le Larousse » de l’époque, explique M. Goddin.
Mais la semaine dernière, le parc zoologique Pairi Daiza, en Wallonie, pilier de l’industrie touristique belge, a bousculé la réputation du musée en répétant qu’il abritait dans ses murs l’« authentique momie surnommée Rascar Capac ».
La momie du parc zoologique Pairi Daiza, en Wallonie. |
« Nous n’attirons pas les visiteurs en leur promettant des pandas », a lancé Alexandra De Poorter, directrice générale par intérim, en référence aux vedettes chinoises de Pairi Daiza.
Le zoo a regretté « la polémique initiée par les musées royaux » puis a voulu calmer les esprits. « Nul ne sait avec certitude quelle momie a inspiré Hergé pour créer Rascar Capac », a-t-il admis dans un communiqué.
Seul point de consensus : la momie vieille de 2000 ans avec cheveux et ornements acquise par Pairi Daiza a été montrée en 1979 à Bruxelles dans une exposition intitulée Le musée imaginaire de Tintin.
« Les genoux très repliés »
L’évènement, conçu pour le 50e anniversaire du premier album (Tintin au pays des Soviets, 1929), autour d’objets réels ayant inspiré l’œuvre de Hergé, avait reçu la visite de l’auteur en personne.
« Dans l’esprit de Pairi Daiza cette visite a été une sorte de validation par le créateur que sa momie est bien celle l’ayant inspiré. Or, ce n’est pas le cas », souligne Serge Lemaître, conservateur des collections Amériques du MAH.
Selon lui, la momie du zoo a été achetée par un collectionneur belge dans les années 1960, soit bien après la parution des 7 boules de cristal en 1948. « Et dans ses premières planches publiées en 1941 dans Le Soir, Rascar Capac apparaît sans cheveux, avec les genoux très repliés, comme notre momie », ajoute cet archéologue.
Il explique que Hergé habitait près du musée – ouvert dans le majestueux parc bruxellois du Cinquantenaire à la fin du XIXe siècle —, et qu’il y venait régulièrement au point de se lier avec le conservateur de l’époque Jean Capart. Ce dernier s’est retrouvé caricaturé en Professeur Bergamotte dans Les 7 boules.
Dans les vitrines du musée, poursuit M. Lemaître, le visiteur peut retrouver encore aujourd’hui « tout un faisceau d’inspirations où Hergé est venu puiser » : poupées en chiffon de la civilisation Chancay, « vases-portraits » en céramique Mochica et statuettes précolombiennes, dont celle devenue l’emblème de L’oreille cassée.
Ultime rebondissement digne des aventures du reporter à houppette, Philippe Goddin, expert reconnu de l’œuvre de Hergé joint par l’AFP, renvoie dos à dos le zoo wallon et le célèbre musée bruxellois.
« Il faut cesser de se disputer. Hergé a regardé beaucoup de momies incas, mais ses premières représentations de Rascar Capac sont basées essentiellement sur le Larousse » de l’époque, explique M. Goddin.
Et ce modèle de squelette, ramené du Pérou dans les collections de l’explorateur français Charles Wiener (1851-1913), se trouve aujourd’hui au musée du quai Branly à Paris, assure-t-il.
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