Yves Michaud et la BD québécoise

 Jean-Dominic Leduc sur sa page Facebook.

Le départ d’Yves Michaud doit aussi être l’occasion de nous rappeler son important apport à la cause de la bande dessinée québécoise. 

À la tête du journal Le Jour (1974-1976), il sera le premier - et le seul à ce jour - à accueillir exclusivement que des strips quotidiens québécois, alors que tous les autres optent pour les syndicates américains, moins coûteux et risqués.

L’infatigable activiste et bédéiste Jacques Hurtubise fonde en 1972 la coopération Les Petits Dessins, un catalogue destiné à la promouvoir la BDQ auprès des journaux du Québec afin de remplacer les Peanuts, Tarzan et autres bandes des syndicates américains.

Une quinzaine de propositions de strips y sont présentés dont Les Terriens de Réal Godbout, Sombre vilain de Zyx (alias Jacques Hurtubise), Crimpof de Gilles Desjardins, Lunambule de Tibo, Célestin de Michel Demers, Jaunes d’œufs de Bernard Tanguay et Les Âmes limpides de Claude Croteau qui sont publiés dans le quotidien nationaliste Le Jour, alors que Rodolphe de Jean Bernèche et Les Microbes de Michel Tassé se taillent quant à eux une place dans les pages du quotidien La Presse aux côtés de strips américains. 

Yves Michaud a eu le flair et l’audace de diffuser notre production locale il y a 50 ans, offrant ainsi une opportunité inespérée à de jeunes créateurs d’ici. 

C’est l’un de ses importants legs dont il est impératif de se souvenir.