Dessin de Plantu avec la collaboration de Yasser Arafat et Shimon Peres |
Cartoon’s diplomacy
C'est comme dans la chanson du vicomte qui rencontre un autre vicomte: quand un dessinateur de presse rencontre un autre dessinateur de presse, que se racontent-ils? Sans doute des histoires de dessinateurs, faites d'un méli-mélo de papier blanc, d'encre de Chine, de rencontres et de scènes plus ou moins cocasses croquées en deux ou trois coups de crayon. Et parfois aussi, de rencontres avec l'Histoire, celle qui s'écrit avec un grand H. Aux risques et périls de celui qui a su la saisir au vol.
C'est comme dans la chanson du vicomte qui rencontre un autre vicomte: quand un dessinateur de presse rencontre un autre dessinateur de presse, que se racontent-ils? Sans doute des histoires de dessinateurs, faites d'un méli-mélo de papier blanc, d'encre de Chine, de rencontres et de scènes plus ou moins cocasses croquées en deux ou trois coups de crayon. Et parfois aussi, de rencontres avec l'Histoire, celle qui s'écrit avec un grand H. Aux risques et périls de celui qui a su la saisir au vol.
Comme ce jour de novembre 1991, quand le Français Jean Plantu rencontre Yasser Arafat à Tunis et que, pris d'une géniale inspiration, il demande au chef palestinien de réagir à chaud à ses dessins. Arafat relève le défi : sur le drapeau israélien esquissé par Plantu, il tracera lui-même l’étoile de David.
Un an plus tard, Plantu rencontre Shimon Pérès à Jérusalem. Le dessinateur tend à nouveau son tour un crayon et obtient le scoop de sa vie : pour la première fois, sur un même document, un an avant les accords d'Oslo de 1993, figurent les signatures du numéro un de l'OLP et du leader de la diplomatie israélienne.
De son propre aveu, Plantu n'avait jamais pensé décrocher un tel scoop. Et c'est à partir de cet incroyable événement graphique qu'est née, dans son esprit, l'idée de Cartooning for peace, qui vit le jour en 2006, à New-York, au siège des Nations-Unies. Plus tard, je l'ai interrogé à ce sujet. Voici ce qu'il m'a dit:
« Quand Yasser Arafat a souhaité me rencontrer en 1991 à Tunis, je ne savais pas qu’il utiliserait le dessin pour reconnaître l’Etat israélien et cela a été une surprise pour le dessinateur que je suis. J’ai compris que le dessin pouvait servir d’intermédiaire pour essayer de faire avancer les choses au Proche-Orient. Cette expérience a été fondatrice pour Cartooning For Peace. L’agence Reuters a appelé cette rencontre la “Cartoon’s diplomacy” ».
Un an plus tard, Plantu rencontre Shimon Pérès à Jérusalem. Le dessinateur tend à nouveau son tour un crayon et obtient le scoop de sa vie : pour la première fois, sur un même document, un an avant les accords d'Oslo de 1993, figurent les signatures du numéro un de l'OLP et du leader de la diplomatie israélienne.
De son propre aveu, Plantu n'avait jamais pensé décrocher un tel scoop. Et c'est à partir de cet incroyable événement graphique qu'est née, dans son esprit, l'idée de Cartooning for peace, qui vit le jour en 2006, à New-York, au siège des Nations-Unies. Plus tard, je l'ai interrogé à ce sujet. Voici ce qu'il m'a dit:
« Quand Yasser Arafat a souhaité me rencontrer en 1991 à Tunis, je ne savais pas qu’il utiliserait le dessin pour reconnaître l’Etat israélien et cela a été une surprise pour le dessinateur que je suis. J’ai compris que le dessin pouvait servir d’intermédiaire pour essayer de faire avancer les choses au Proche-Orient. Cette expérience a été fondatrice pour Cartooning For Peace. L’agence Reuters a appelé cette rencontre la “Cartoon’s diplomacy” ».
Dessin de Ferzat |
Depuis, la “Cartoon’s diplomacy” a fait son chemin. Et le moins que l'on puisse dire est que l'actualité internationale lui a donné de nombreuses occasions d'exercer ses talents. Pour la deuxième année, le Mémorial de Caen accueille Cartooning for Peace et vingt-cinq dessinateurs venus du monde entier, parmi lesquels Piyâle Madra (Turquie), qui nous fait l'amitié de collaborer régulièrement à ce blog, Boligan (Mexique), Glez (Burkina-Faso), Kichka (Israël)… et le Syrien Ali Ferzat dont le travail n'a pas eu le bonheur de plaire à la censure de son pays. L'été dernier, des hommes masqués et armés l'ont roué de coups et lui ont brisé les deux mains. Pour éviter ce genre de désagrément, Z (Tunisie) juge l'anonymat plus prudent. Sous ce pseudonyme, il publie ses dessins sur son blog. Quant à Dilem (Algérie), il comptabilise à ce jour plus d'une cinquantaine de procès.
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