vendredi 4 décembre 2020

Procès "Charlie Hebdo" (47e jour)

 

Certains des accusés, Dessin de François Boucq

Le retour de la mort
par Yannick Haenel

Dans leurs plaidoiries, les avocats des parties civiles, en ranimant le souvenir des disparus, ont été très offensifs contre les accusés.

Personne n’avait oublié. Mais après un mois de suspension d’audiences et après des méandres de débats, on s’était considérablement éloigné des scènes de crime, et avec elles de la personne même des morts. 

Les crimes et leurs victimes ont ressurgi hier d’une manière glaçante et douloureuse à travers les mots des avocats représentant les familles des disparus. 

On a soudain été transportés dans l’horreur de l’assassinat de la policière de Clarissa Jean-Philippe à Montrouge et dans celle de la tuerie de l’Hyper Cacher. 

Nous avons réentendu le récit de ces crimes qu’après trois mois de procès nous croyons connaître et dont nous ne connaissons, précisément, que le récit — récit que certains d’entre nous, parmi les plus touchés, ne font que se reraconter, jusqu’à de nouveau ne plus rien y voir que cette blancheur dont parle le grand psychanalyste Pierre Fédida qu’a cité hier Me Laurence Cechman, une blancheur de plus en plus opaque, celle que le deuil dépose sur la mémoire et sur le cœur.

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