mercredi 7 décembre 2011

100 affiches pour le droit à l'éducation

En par­te­na­riat avec l'UNESCO, 4tomorrow orga­nise du 8 au 11 décembre, dans 32 endroits dont Gatineau*, une expo­si­tion de 100 affiches pour le droit à l'éducation.

Dans la noirceur, Ali Seylan (Turquie)
Université du Québec en Outaouais, 283 boulevard Alexandre-Taché. 

L'éducation pour tous, Moises Romero (Mexique)

L'éducation peut changer le monde, Teija Kellosalo (Autriche)

4Tomorrow, une com­mu­nauté inter­na­tio­nale de desi­gners encou­ra­geant la créa­tion d'affiches sur des pro­blèmes de société, orga­nise dans le cadre de son concours annuel pos­ters for tomor­row une expo­si­tion de 100 affiches pour le droit à l'éducation. Réalisée en par­te­na­riat avec l'UNESCO, cette expo pren­dra place du 8 au 11 décembre au musée des Arts Décoratifs de Paris.
Les dix affiches de ce dia­po­rama ont été sélec­tion­nées par un jury de pro­fes­sion­nels comme les meilleures des 100 affiches choi­sies pour l'exposition, sur quelques 2.800 contri­bu­tions. Ces dix pos­ters intè­gre­ront la col­lec­tion per­ma­nente de plu­sieurs musées de design renom­més, dont celui des Arts créatifs.

121 mil­lions d'enfants ne vont pas à l'école

Aujourd'hui, plus de 121 mil­lions d'enfants ne vont pas à l'école pri­maire. Même dans les pays où l'éducation est acces­sible à tous, le taux d'analphabétisme reste incroya­ble­ment élevé. En France, l'illettrisme est deve­nue une "cause natio­nale", avec 3,1 mil­lions de per­sonnes ne sachant ni lire, ni écrire, ni compter.
Pour Irina Bokova, direc­trice géné­rale de l'UNESCO, ce pro­jet est "une façon de lan­cer un mes­sage fort de soli­da­rité, de sou­li­gner l'importance de l'éducation qui rend plus fort chaque enfant, fille ou gar­çon, chaque homme ou femme, de leur per­mettre de vivre digne­ment et de par­ti­ci­per plei­ne­ment au monde qui les entoure."
A par­tir du 8 décembre, le cata­logue des 100 affiches, pré­facé par Irina Bokova, sera mis en vente sur le site de pos­ters for tomor­row et dans les librai­ries pari­siennes des musées du Louvre, d'Orsay, du Petit Palais et du centre Pompidou.
Deux Gatinoises s'affichent pour le droit à l'éducation
Valérie Lessard


Dans une classe en noir et blanc, une chaise rouge, un pupitre bleu, une page blanche et un crayon de plomb clament avec éloquence le goût d'apprendre de la fillette qu'a été Louise Héroux. "Sans éducation, on risque de rester dans la noirceur", soutient avec émotion la principale intéressée.

Sur un mur, un homme appose ou efface une affiche sur laquelle on peut lire le message Education is a right, not a privilege, que Roxanne Dupont a voulu défendre. Ce faisant, elle soulève le doute sur la nature même du geste du personnage: revendique-t-il la possibilité de s'éduquer ou cherche-t-il plutôt à empêcher la propagande d'une velléité du peuple allant à l'encontre du pouvoir en place?

Les affiches des deux Gatinoises ont été retenues parmi les 100, créées par des artistes visuels, des graphistes et des citoyens de partout dans le monde, incluses dans l'exposition découlant du troisième concours de l'organisme Poster for tomorrow, dont le thème était le droit à l'éducation. Elles seront donc présentées, du 8 au 11 décembre, dans la Grande Salle de l'Université du Québec en Outaouais (UQO), partenaire de l'événement pour une première fois. L'UQO est le seul endroit où l'exposition, qui se tiendra simultanément dans plus de 20 pays, pourra être vue dans l'est du Canada.

"Le concours annuel de Poster for tomorrow a été créé en 2009, pour mettre en valeur, par les thèmes choisis, des éléments-clés de la Déclaration universelle des droits de l'Homme. La première année, c'était la liberté d'expression, et l'an dernier, c'était la peine de mort", souligne Valérie Yobé.

Cette enseignante en design graphique de l'École multidisciplinaire de l'image (ÉMI) de l'UQO donne un cours spécifique sur l'affiche, s'intéressant à son aspect d'outil de propagande, de changement culturel et social. "Le concours de Poster for tomorrow et l'exposition qui s'ensuit visent donc à rappeler, à démontrer le pouvoir de l'image dans l'espace public et c'est pour cette raison que j'ai voulu que l'Université s'associe à ce projet, d'autant que le thème de cette année collait à notre mandat, l'éducation", enchaîne-t-elle. Mme Yobé s'était toutefois donné pour mission de ne pas seulement faire participer ses étudiants - dont Roxanne Dupont - au concours, mais aussi d'inviter le public à développer ses idées dans le cadre d'ateliers gratuits qui se sont déroulés à l'UQO plus tôt cette année.

Des parcours différents

Louise Héroux, artiste auto-didacte et adepte du collage comptant plusieurs expositions individuelles et de groupes dans la région, s'est justement pointée avec ses concepts et son bagage personnel à l'un de ses ateliers, pour y peaufiner avec l'aide d'une graphiste quelques-unes de ses 10 affiches (le nombre maximal que chaque personne peut soumettre au concours). "Parce que moi, je ne suis pas une graphiste, à la base. Mais j'avais des idées, des messages à passer!" clame-t-elle.

Six de ses oeuvres ont franchi l'étape de la présélection par Internet, étape pour laquelle Valérie Yobé a été l'une des juges internationaux qui ont choisi 300 affiches sur les 2780 reçues et envoyées à ce premier jury de manière totalement anonyme. Celle qui a au final été retenue parmi la centaine de l'exposition s'avère, sans contredit, sa plus personnelle.

"Mon parcours scolaire a été très difficile, confie la quinquagénaire, qui travaille aujourd'hui à la réception d'un centre de médecine alternative. J'avais des troubles d'apprentissage et j'ai souvent été mise à part à l'école. Ce concours était une occasion en or d'exorciser ce que représente le droit à l'éducation pour moi. Cette classe en noir et blanc, c'est celle de mon enfance, où j'aurais tant voulu trouver ma place... J'étais tellement fière que ce soit cette affiche-là qui gagne!"

Roxanne Dupont, elle, étudie à l'UQO en design graphique et en développement international. La jeune femme de 22 ans a un parcours certes différent de celui de Louise Héroux, mais avait des convictions tout aussi intimes qui l'ont poussée à prendre part au concours. Ses voyages en Inde et au Népal l'ont notamment conscientisée, confrontée à d'autres réalités. "Nous n'avons pas tous le même accès à l'école, mais je crois très fort à l'importance de donner des outils aux gens pour qu'ils puissent se bâtir un avenir meilleur. Et l'un de ses outils est l'éducation. C'est ce que je voulais rappeler dans mes affiches [elle en a proposé cinq], en donnant à mon design un côté plus social, plus engagé", explique-t-elle.

La première exposition de Poster for tomorrow n'a pas encore été présentée au public que Valérie Yobé se réjouit d'en faire un événement récurrent; des ateliers seront de nouveau offerts gratuitement l'an prochain, lors de l'exposition de 2012, qui devrait se tenir à la Galerie Montcalm.

POUR Y ALLER

OÙ? Université du Québec en Outaouais

QUAND? Du 8 au 11 décembre

RENSEIGNEMENTS? 819-595 3900, www.uqo.ca

Louise Héroux

Roxanne Dupont
Simon Séguin-Bertrand, Le Droit
Roxanne Dupont et Louise Héroux ont créé des affiches qui feront partie de l'exposition de Poster for tomorrow. Valérie Yobé (au centre) est l'initiatrice du partenariat entre l'UQO et l'organisme international.

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