mardi 22 mai 2018

“Télérama” dresse un état des lieux du dessin de presse


Au travers des témoignages de quatre dessinateurs aux profils différents, “Télérama” dresse en quatre articles un état des lieux d’une profession vraiment pas comme les autres. 

Troisième volet, la pédagogie.
Quatrième volet, la censure.

Qui sont-ils ?

Plantu
Hyperactif, cet « agnostique positif » est présent en une du Monde depuis 1985. 

Jean Plantureux, alias Plantu, travaille aussi à L’Express depuis 1991. Il a fondé l’association Cartooning for peace, qui rassemble des caricaturistes du monde entier. 

Une exposition retrospective lui est actuellement consacrée à la BNF Françis-Mitterrand, à Paris (jusqu’au 3 juin). 

Malgré l’expérience, son exigence reste intacte, ainsi que sa crainte de décevoir : « Si des gens ont aimé mon dessin il y a cinq semaines, cinq jours ou cinq ans, je ne veux pas les décevoir. Jamais ! »




Damien Glez
« Comme pour la plupart de mes collègues, le dessin remonte à la source de mon enfance. J’étais un enfant très timide et solitaire, qui parlait peu. 

Très tôt, j’ai naturellement trouvé dans le dessin une forme d’expression alternative, dans des registres encore mal définis, à l’époque. 

Vers 12 ans, j’ai eu une révélation, en voyant la couverture d’un recueil de caricatures, puis j’ai commencé à m’intéresser à l’actualité. Tout cela m’a conduit assez naturellement vers le dessin de presse. » 

Quand il a 24 ans, son premier dessin rémunéré est publié dans l’« hebdromadaire » satirique burkinabè Le Journal du jeudi qu'il dirigera pendant vingt-cinq ans. Depuis, il vit et travaille au Burkina.



Trax

Ancienne avocate, cette dessinatrice de presse, militante antipub, revendique « des points de vue qui parfois étonnent »

Comme celui de rester en dehors des réseaux sociaux ou de ne pas chercher la reconnaissance à tout prix. « Cela ne me dérange ni d’être connue, ni de ne pas l’être. » 

Petite, elle est en admiration devant son père, qui dessinait des profils d’homme sur les nappes en papier. « Comme lui, j’ai donc commencé à dessiner des profils d’homme, puis d’autres choses. 

À l’adolescence, j’ai voulu être comédienne, mais ma mère, autoritaire, m’a dit : “Ce n’est pas un métier. Tu vas faire du droit comme ton père.” Je suis donc devenue avocate, comme mon père… » 

Après sept ans d’exercice et de fortes déceptions, elle change de cap, démarre une formation en patine, faux marbre et faux bois, puis entame une carrière de peintre en décor. 

Puis Trax commence le dessin de presse dans Le Ravi, mensuel satirique de Marseille. 

« Petit à petit, je suis entrée dans l’univers des dessinateurs de presse, dans lequel on est confronté à une actualité très noire tout le temps, et où l’on rit – par besoin – beaucoup. »



Mykaïa

De L’Express aux plateaux de télévision (28 minutes, Flash talk…), où il croque l’actualité en direct, Mykaïa, lauréat du dernier prix Presse Citron 2018, associe « le niveau de démocratie d’un pays à la façon dont il traite ses artistes et particulièrement ses dessinateurs »

De sa Tunisie natale, il découvre à 12 ans l’existence et le cœur même du dessin de presse en tombant sur le Grand Duduche de Cabu

« Les dessins de Cabu étaient à la fois très adultes et très intelligents. Moi qui dessinais depuis l’enfance, j’ai eu un choc et je me suis dit : “Je veux faire la même chose !” » 

Depuis le Printemps arabe et ses dessins contre les intégristes, Mykaïa vit en France et ne peut pas « retourner en Tunisie pour le moment ».

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