Geneviève Bouchard sur le site du Soleil.
Dessin de Francis Desharnais |
«À travers l'univers et à perpétuité.»
Quand les Foo Fighters réclament les droits sur des photos d'eux en concert, ils ne le font pas à moitié.
Non seulement les photographes accrédités pour le spectacle d'hier ne pouvaient publier leur oeuvre qu'une seule fois, ils devaient en céder tous les droits moraux.
L'équipe du Soleil a refusé de signer le contrat imposé par le groupe. Plutôt que de se présenter devant la grande scène des Plaines, notre photographe Jean-Marie Villeneuve a pu contourner les exigences des Foo Fighters en trouvant un point de vue en hauteur, en dehors de la zone «officielle» réservée aux médias. Le Soleil a aussi sollicité le crayon du bédéiste de Québec Francis Desharnais (Burquette, Chroniques d'une fille indigne) pour immortaliser le passage dans la capitale de la bande de Dave Grohl.
Le document qui devait être paraphé par les photographes stipulait en somme qu'ils cédaient tous leurs droits (incluant les droits d'auteur) sur leurs images «à travers l'univers et à perpétuité». «Je reconnais que vous avez le droit d'exploiter en tout ou en partie ces photos dans tout média [...] sans obtenir de permission ni fournir de rémunération», pouvait-on aussi lire dans le document. Toute notion de crédit était aussi laissée à la discrétion des Foo Fighters.
Imposée depuis un moment par plusieurs artistes internationaux, cette pratique fait de plus en plus jaser. Récemment, nombreux sont ceux qui ont noté une contradiction entre la bataille menée par la chanteuse Taylor Swift pour que les artistes diffusés sur le service d'écoute en continu Apple Music soient rémunérés et le fait qu'elle demande aux photographes de céder leurs droits d'auteur sur les images prises d'elle en concert.
Plusieurs médias montréalais ont d'ailleurs choisi cette semaine de ne pas envoyer de photographe à son spectacle présenté au Centre Bell.
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