Sur le site de L'Express de Toronto.
Au Canada, la littérature francophone n’est ni monolithique ni l’œuvre d’une seule région. Présente à travers le pays, elle vit, respire et met au grand jour la diversité des communautés francophones canadiennes et des gens qui y vivent.
Postes Canada souligne l’exceptionnelle contribution de cinq autrices et auteurs qui, par leur perspective unique, ont enrichi – et enrichissent encore – notre littérature francophone nationale.
De Vancouver à Bouctouche, de Sudbury à Montréal en passant parfois par Miami, Cape Cod ou Paris, ces cinq plumes canadiennes exceptionnelles sont Marie-Claire Blais, Jean Marc Dalpé, Dany Laferrière, Antonine Maillet et Marguerite-A. Primeau.
À travers leurs incontournables romans, recueils de poésie, pièces de théâtre et essais, c’est toute la richesse d’un Canada francophone qui est dépeinte.
Marie-Claire Blais (1939-2021) n’a pas encore 20 ans lorsqu’elle écrit son premier roman, La belle bête (1959), qui par son langage cru, nouveau pour l’époque au Québec, devient immédiatement un classique de la littérature québécoise.
C’est avec Une saison dans la vie d’Emmanuel (1965), qu’elle fait sa marque. Le roman est traduit dans plus d’une dizaine de langues et plus de 2 000 livres, thèses, articles, critiques et entrevues en traiteront. Il remporte le prix Médicis en France, une première pour le Canada.
Reconnus pour leur lyrisme et leur complexité, ses romans, ses pièces de théâtre, ses scénarios et ses poèmes reflètent un monde dur, mais aussi la tendresse et la compassion humaine. De nombreuses distinctions seront décernées à l’autrice durant sa prolifique carrière, dont quatre Prix littéraires du Gouverneur général.
Jean Marc Dalpé
Jean Marc Dalpé naît en 1957 à Ottawa, en Ontario. Dramaturge, comédien, poète, romancier et traducteur, il est l’une des figures marquantes du mouvement d’affirmation culturelle ontarois. Il cofonde en 1979 le Théâtre de la Vieille 17, qui se consacre au développement d’un théâtre de création ontarien en français.
Son écriture explore le thème de l’aliénation des peuples minoritaires. Ses pièces Hawkesbury Blues (1982) et 1932, la ville du nickel: Une histoire d’amour sur fond de mines (1984) s’inspirent de l’histoire de la classe ouvrière franco-ontarienne. Il est lauréat de trois Prix littéraires du Gouverneur général, dont un pour son roman Un vent se lève qui éparpille (1999).
Dany Laferrière
Dany Laferrière est né en 1953 à Port-au-Prince, en Haïti. Élevé par sa grand-mère à Petit-Goâve, il s’exile à Montréal en 1976 pour fuir la dictature.
En 1985, Dany publie son premier roman, Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer, qui connaît un succès retentissant dans plusieurs pays, notamment dans le monde anglophone, où l’auteur est comparé à Charles Bukowski et à Henry Miller.
Traduite mondialement, son œuvre lui vaut de nombreuses distinctions, y compris un Prix littéraire du Gouverneur général pour Je suis fou de Vava (2006). En 2013, il devient le premier Haïtien et le premier Canadien élu à l’Académie française.
Antonine Maillet
Antonine Maillet (née en 1929 à Bouctouche, au Nouveau-Brunswick) est reconnue pour sa passion pour l’identité, la langue et les coutumes acadiennes. Dès son premier roman, Pointe-aux-Coques (1958) elle utilise le français acadien.
C’est toutefois avec la parution de La Sagouine (1971), un recueil de monologues en vieux français acadien qui rend hommage à la tradition orale de la région, que l’autrice se fait connaître. La même année, elle publie Rabelais et les traditions populaires en Acadie, auteur dont l’œuvre lui rappelle le folklore acadien et qui sera le sujet de sa thèse de doctorat.
Publié en 1979, son roman Pélagie-la-Charrette vaut à l’Acadienne le très prestigieux prix Goncourt, en France. Récipiendaire de nombreux autres prix et reconnaissances, elle est nommée Officier de l’Ordre du Canada en 1976 et promue Compagnon en 1981.
Marguerite-A. Primeau
Née à Saint-Paul-des-Métis (aujourd’hui St. Paul), en Alberta, Marguerite-A. Primeau (1914-2011) s’illustre comme la pionnière de la littérature francophone de l’Ouest canadien. Écrivaine engagée, elle choisit de décrire – dans sa langue maternelle et avec une conscience de femme autonome – la réalité des francophones de son coin de pays.
Dans un style à la fois élégant et sobre, l’autrice décrit le quotidien de ses personnages, leurs espoirs et leurs désillusions, l’effacement des repères et l’isolement.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire