Chloé Germain-Thérien, à qui l'on doit «La crise climatique: la comprendre et y faire face» aux éditions Kata, remplit, depuis ce matin, la case du lundi dans la page éditoriale du Devoir.
MISE À JOUR
Jean-François Nadeau dans Le Devoir:
« Sur Wikipédia, m’explique Chloé Germain-Thérien, on recense les femmes caricaturistes du monde entier. » En cherchant bien de ce côté, elle en a compté 32. « Il y en a plus, sans doute. Tout de même, 32, ce n’est pas beaucoup. Pour les hommes, en revanche, c’est plutôt par pays que les caricaturistes sont classés. Et il y en a des centaines, des milliers… »
« Chez nous, il y a eu Mira Falardeau, qui a dessiné dans les années 1970 et 1980 », notamment dans Châtelaine et Perspectives. Avant elle, note encore Chloé Germain-Thérien, il y avait aussi Aline Cloutier, qui va travailler au Soleil, à Québec. « Elle faisait plutôt des portraits, des illustrations. » Bref, la liste est courte. Trop courte, observe à raison Chloé Germain-Thérien
Quels sont ses modèles ? Elle me parle du travail de Claire Bretécher. Elle aime son regard aiguisé. La finesse de ses observations sociales, déclinées dans des dessins bien à elle, décomplexés. Elle évoque aussi Catherine Meurisse, une des figures associées à Charlie Hebdo. Elle me parle encore du travail d’Élise Gravel, de ses dessins simples et décapants.
« Évidemment que je me sens un peu intimidée en mettant un pied au Devoir ! Quand j’étais plus jeune, c’est un rêve que j’avais d’y être. À la maison, nous recevions le journal. J’admirais beaucoup les dessins de Garnotte. J’avais pensé, un temps, que je pourrais faire ce travail. Mais j’avais cessé de même imaginer que ça pourrait se réaliser un jour… Vive la vie et ses surprises ! »
L’encadré qu’occupe le dessin éditorial d’un journal quotidien constitue, encore et toujours, un espace privilégié. Dans tous les journaux, depuis l’explosion de la presse au XIXe siècle, jamais l’engouement populaire pour la caricature ne s’est amenuisé. Dans les imprimés, c’est toujours la portion occupée par le dessin qui attire en premier l’œil des lecteurs. Autrement dit, c’est majeur.
En 2021, lorsque la dessinatrice Coco est engagée par la rédaction de Libération, elle dit espérer que le journal n’est pas venu la chercher parce qu’elle a « des nichons ». Chloé Germain-Thérien a un peu la même réflexion. Ce serait trop « con », me dit-elle, de réduire notre rapport au monde au seul spectre homme-femme. « En même temps, quand je dessine, par exemple, au sujet du procès Gisèle Pelicot, est-ce qu’on peut vraiment nier le fait qu’être une femme change quelque chose dans la façon d’envisager le sujet, de le présenter ? »
En 2020, juste avant la pandémie, à l’heure où des lignes de chemin de fer étaient bloquées un peu partout au Canada, Chloé Germain-Thérien se souvient avoir publié des dessins qui tentaient d’expliquer ce qui se passait en lien avec les autochtones de la nation Wet’suwet’en. « J’avais été surprise de voir à quel point mes dessins circulaient partout, aussi bien en anglais qu’en français. Je me suis rendu compte alors de la puissance du dessin. »
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