BD Journalisme
Quand les dessinateurs se font reporters
Du 15 mars au 13 mai 2012
Inscrite autour du travail de neuf dessinateurs – Cabu, Patrick Chappatte, Florent Chavouet, Étienne Davodeau, Catherine Meurisse, Riss, Joe Sacco, Mathieu Sapin et Riad Sattouf – l’exposition met en lumière un genre qui mêle la bande dessinée à la pratique journalistique : le BD Journalisme. Du reportage de guerre à l’enquête sociale, en passant par le compte rendu judiciaire ou le journalisme de proximité, la Maison du Dessin de Presse vous invite à plonger dans l’univers singulier de ces BD reporters, tout en découvrant les médias qui relaient leur travail d’information (Charlie Hebdo, XXI, Le Temps...).
Un nouveau genre
Ils partent avec un carnet d’esquisses, un appareil photo et, parfois, leur carte de presse. Ils explorent les zones de conflits, enquêtent près de chez eux, dans un collège ou une exploitation agricole, sur le tournage d’un film, dans la rédaction d’un journal ou les cuisines d’un grand chef, couvrent aussi des procès ou des événements sportifs. Depuis une quinzaine d’années, des auteurs de bande dessinée et des dessinateurs de presse exercent une nouvelle forme de reportage : le BD journalisme.
L’exposition présente le travail de neuf dessinateurs qui explorent de manière très personnelle les possibilités graphiques et narratives du genre. Entre reportage de guerre, enquête sociale, chronique sportive ou culturelle, compte-rendu de procès ou journalisme de proximité, le BD reportage constitue un genre très varié. Ses possibilités de sujets sont vastes et multiples, tout comme la forme d'ailleurs – livre, récit court, comic strip. Les techniques de travail diffèrent aussi beaucoup d'un dessinateur à un autre. Si Joe Sacco dessine occasionnellement sur place, Chappatte prend surtout des photos et des notes, alors que Riad Sattouf se fie à sa mémoire pour restituer des instants du quotidien.
La subjectivité en dessins
A l’image des journalistes, les BD reporters basent leur travail sur des sujets d’actualité ou des phénomènes contemporains, récoltent des témoignages, mais expriment également leur point de vue. Ils dépeignent ainsi leur époque, tout en mettant en cases leurs doutes et leurs émotions. C’est cette subjectivité « humaine » qui différencie leur travail d’un journalisme classique qui se veut plus objectif. Grâce au BD reportage, ils parviennent à montrer ce que les autres médias peinent à décrire ou à expliquer. Cette citation de Joe Sacco exprime bien la différence : «Un journaliste va écrire dans un article : Les rues de Gaza sont très boueuses. Mais combien de fois peut-il l’écrire ? Alors que moi, je peux les montrer en permanence à l’arrière-plan, et elles collent à l’esprit du lecteur comme elles ont collé à mes chaussures.»
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