mardi 11 février 2020

Claire Bretécher est décédée

Sur le site de l'Obs.

Claire Bretécher par Thierry Coquelet

La célèbre auteure de bande dessinée humoristique et illustratrice française Claire Bretécher est décédée, ce mardi 11 février à l'âge de 79 ans.

Auteure et dessinatrice, ses BD telles que Les Frustrés, Agrippine ou les Naufragés ont rencontré un immense succès. Elle a longtemps collaboré au Nouvel Observateur.





Née le 17 avril 1940, Claire Bretécher a connu ses premiers succès avec les Gnangnan, publié dans Spirou, et Cellulite, pour Pilote.

Les éditions Dargaud, son éditeur historique, ont publié un communiqué peu après midi :
« Parmi les pionniers de ce genre littéraire, Claire Bretécher va imposer un style, un ton, un regard décalé d’une originalité totale. Observatrice détachée (vraiment très détachée) de son époque, elle en croque les travers avec une immense autodérision. […] Au point qu’en 1976, Roland Barthes dira qu’elle est la “sociologue de l’année”. A son style graphique unique répondait un langage Bretécher (ou l’inverse). […] Personnalité aussi dérangeante qu’attachante, Claire Bretécher a tracé un chemin unique dans la BD. Son humour et sa liberté d’esprit étaient immenses, ils manqueront à tous ses lecteurs, ils nous manquent déjà. »



Une ancienne collaboratrice du Nouvel Observateur

En 1972, elle crée l’Echo des Savanes puis rejoint le Nouvel Observateur où elle dessinera notamment Les Frustrés et Agrippine. En 1982, elle reçoit le Grand Prix spécial du festival d’Angoulême.


Entre deux planches, Claire Bretécher peint son mari, Guy Carcassonne, « en benêt », avec un béret retourné et de grands yeux hagards, ses nièces en train de dormir (« Amas de nièces ») ou encore une certaine Marie, pull jaune et lèvres fines, noyée dans ses pensées.

"Marie en jaune", par Claire Bretécher.

« Je suis nulle pour dessiner un ravalement d’immeuble ! »

Au début des années 1960, elle arrête les Beaux-Arts qui déconsidéraient selon elle la bande dessinée. Elle enseigne le dessin un peu moins d’une année, avant de vendre des illustrations dans les publications de groupe Bayard.

Mais c’est en 1963 que sa carrière connaît un virage, lorsqu’elle rencontre René Goscinny, le scénariste de Lucky Luke et Astérix. Elle dessine pour lui Facteur Rhésus dans l’Os à moelle.

« J’ai été flattée de cette proposition, et puis je n’étais pas en position de refuser… Il me faisait dessiner des trucs que je ne savais pas dessiner : un ravalement d’immeuble, par exemple. Je suis nulle pour dessiner un ravalement d’immeuble ! 

D’ailleurs, il n’a pas été content du tout du résultat et il ne me l’a pas envoyé dire, avec courtoisie, comme toujours. Après, il m’a commandé des illustrations pour Pilote. »

En collabore aussi au journal Tintin entre 1965 et 1966, à Spirou entre 1967 et 1971 (Les Gnangnan, les Naufragés…). 

En 1969, elle commence, dans Pilote, les aventures de Cellulite (princesse plus ou moins médiévale et féministe avant l’heure) et ses futures Salades de saison. Elle y dessine également plusieurs bandes d’actualité.




Sa série à succès « Agrippine » a été adaptée en dessin animé (26 épisodes de 26 minutes), et diffusée sur Canal+ en novembre 2001. Le huitième et dernier album d’Agrippine est sorti en 2009.

Incursion dans la peinture

Outre la bande dessinée, Claire Bretécher a pratiqué la peinture : « Portraits » (Denöel, 1983), « Moments de lassitude » (Hyphen, 1999), « Portraits sentimentaux » (La Martinière, 2004).


AJOUTS



Dessin de Cambon


  • Claire Bretécher accordait, en 1987, une entrevue à François Forcadell dans les pages de Un bon dessin vaut mieux qu'un long discours.










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