dimanche 4 septembre 2011

Dessin de la semaine (12)

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Stephen Harper nomme Angelo Persichilli, chroniqueur au Toronto Star, au poste de directeur des communications du bureau du premier ministre du Canada.
«Angelo et les francos», la chronique de Vincent Marisall dans La Presse:

Durant ses neuf années auprès de Stephen Harper (dont cinq au bureau du premier ministre), Dimitri Soudas a eu de nombreux accrochages avec les médias, mais au moins il étaitcapable de s'exprimer dans les deux langues officielles, ce qui devrait être, après tout, un préalable pour le porte-parole du premier ministre d'un pays officiellement bilingue.


Il maniait parfois le sarcasme envers les médias et laissait à l'occasion la colère teinter des courriels peu élogieux envoyés avant même que le journaliste visé n'ait eu le temps de finir son premier café, mais jamais, au grand jamais, ne l'a-t-on entendu tenir des propos désobligeants sur le Québec ou à propos des francophones.

Il faut dire que M. Soudas est montréalais d'origine, bilingue (trilingue, si on ajoute le grec, la langue de ses parents) et qu'il connaît bien le Québec. On ne peut pas, visiblement, en dire autant de son successeur, Angelo Persichilli.
Question, donc: pourquoi Dimitri Soudas (et ses collègues) ont-ils laissé un candidat comme M. Persichilli se faufiler au poste de directeur des communications du premier ministre?
Personne ne me fera croire que le bureau du PM n'était pas au courant des propos de l'ancien chroniqueur. Le Toronto Star n'est tout de même pas une feuille de chou confidentielle lue en cachette dans les milieux underground de Toronto, et le Hill Times, journal hebdomadaire gratuit consacré aux affaires politiques et parlementaires, est immanquable sur la colline.
Les propos méprisants de M. Persichilli à l'endroit du Québec (une province qui se lamente contre le reste du pays qui paye ses factures) et des francophones (trop nombreux à Ottawa! Celle-là, c'est la meilleure !) ainsi que sa méconnaissance du français auraient dû le disqualifier pour un poste aussi délicat. Toutefois, le premier ministre semble penser que la connaissance intime des médias ethniques acquise par son nouveau directeur des communications supplante largement les inconvénients d'une telle nomination au Québec.
Autrement dit, le potentiel de croissance des conservateurs n'est pas au Québec, mais plutôt auprès des communautés culturelles du reste du pays.
À la lumière des résultats du 2 mai, Stephen Harper a sans doute raison, mais en nommant Angelo Persichilli, il banalise et cautionne même dans une certaine mesure l'idée qu'il ne sert à rien de vouloir «contenter le Québec» et qu'il y a trop de francophones à Ottawa.



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