Mehmet Düzenli |
Le caricaturiste Mehmet Düzenli, condamné à trois mois d’emprisonnement pour « insulte », a été incarcéré, le 12 juin 2014, à la prison d’Alanya (sud du pays). La peine a été prononcée le 10 avril par un tribunal de Serik, dans la même région, à l’issue d’un procès intenté au caricaturiste par le prédicateur controversé Adnan Oktar.
Adnan Oktar selon Mehmet Düzenli |
Cette célèbre figure du mouvement créationniste, également connue pour ses positions négationnistes, antisionistes et antimaçonniques, n’avait pas apprécié un dessin de Mehmet Düzenli dont il faisait l’objet.
Le caricaturiste s’est refusé à faire appel de sa condamnation, invoquant la liberté d’expression et expliquant qu’un sursis ne lui permettrait pas de dessiner librement. « Si Monsieur Oktar a le droit de prétendre qu’il est le Mahdi [le sauveur censé apparaître à la fin des temps], j’ai moi aussi le droit de dire qu’il ment », a-t-il déclaré.
Le caricaturiste s’est refusé à faire appel de sa condamnation, invoquant la liberté d’expression et expliquant qu’un sursis ne lui permettrait pas de dessiner librement. « Si Monsieur Oktar a le droit de prétendre qu’il est le Mahdi [le sauveur censé apparaître à la fin des temps], j’ai moi aussi le droit de dire qu’il ment », a-t-il déclaré.
« Il est inadmissible que Mehmet Düzenli aille en prison pour un dessin, déclare Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de Reporters sans frontières. La disproportion de cette peine rappelle que le code pénal turc n’est toujours pas conforme à la Constitution et aux conventions internationales en matière de liberté de l’information. Les autorités turques doivent de toute urgence entreprendre les réformes nécessaires, parmi lesquelles la dépénalisation de la diffamation et de l’insulte. »
La Turquie occupe la 154e place sur 180 dans le classement mondial 2014 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
La Turquie occupe la 154e place sur 180 dans le classement mondial 2014 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
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