Alain Le Quernec, «Décidons chez nous», PSU Bretagne, 1981 |
Dès avant 1914, la bande dessinée a été mise au service de la communication et de la propagande politique, notamment par voie d’affiches. A travers un choix d’environ 90 affiches, provenant en totalité de la collection personnelle de M. Michel Dixmier, l’exposition proposera, de façon chronologique, une évocation de ce corpus méconnu.
Elle montre que la bande dessinée ne s’est pas seulement vouée à la fiction. Elle a été, tout au long de son histoire, mêlée aux luttes politiques et sociales, citée, utilisée, instrumentalisée, détournée. On voit comment le « neuvième art » a investi l’espace public et a participé aux luttes d’opinion.
Sennep, «Le nouveau cartel», 1928 |
Les documents les plus anciens, autour de 1890, se présentent comme des estampes populaires du type "images d’Epinal". Les mouvements de droite de l’époque utilisent ce support pour dénoncer le scandale de Panama, diffuser des images anti-dreyfusardes, propager des idées antisémites et antimaçonniques. Le lithographe Gaston Lucq, dit GLUCQ, crée même un commerce de "publicité industrielle et propagande politique par l’image populaire".
Après la Grande Guerre, l’affiche politique illustrée devient, en France, un instrument de propagande majeur. L’interpellation visuelle des passants y est généralement recherchée par un dessin pamphlétaire. Mais de temps à autre l’artiste utilise le procédé narratif d’une bande dessinée.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement de Vichy assure lui aussi sa propagande, notamment antigaulliste, par voie d’affiches dont quelques-unes sous forme de bande dessinée.
Hoviv, «Dix ans c'est assez!», Rassemblement pour la République, 1991 |
Marginale jusqu’à la fin des années 1960, la bande dessinée est après mai 68 massivement mise à contribution dans la production d’affiches, durant au moins trois décennies. Elle devient alors l’apanage d’un militantisme de gauche. Partis, syndicats, associations, comités de quartier, s’en servent pour promouvoir des messages politiques, écologiques, féministes, homosexuels, antimilitaristes, anarchistes ou de soutien à la presse alternative.
On peut alors distinguer trois catégories d’affiches, toutes bien représentées dans l’exposition :
Commissaires: Thierry Groensteen et Michel Dixmier
Un siècle d’affiches politiques et sociales en bande dessinée
Exposition présentée du 25 octobre au 31 décembre 2016
Musée de la bande dessinée
Quai de la Charente
Angoulême
On peut alors distinguer trois catégories d’affiches, toutes bien représentées dans l’exposition :
- les affiches politiques créées par des dessinateurs connus (Wolinski, Cabu, Reiser, Willem, Copi, Tignous, Tardi, F’Murr, Hoviv…) ;
- les détournement d’extraits de bandes dessinées existantes ou de personnages célèbres (Bécassine, Popeye, Krazy Kat, Snoopy, Astérix, les Schtroumpfs…) enrôlés malgré eux. L’internationale situationniste, notamment, s’en fait une spécialité dès 1965 ;
- les affiches ayant l’aspect d’une page de bande dessinée et réalisées par des dessinateurs locaux qui ont choisi de diffuser le message militant sous forme d’une narration séquentielle en dessins.
Commissaires: Thierry Groensteen et Michel Dixmier
Un siècle d’affiches politiques et sociales en bande dessinée
Exposition présentée du 25 octobre au 31 décembre 2016
Musée de la bande dessinée
Quai de la Charente
Angoulême
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