Le caricaturiste Pierre Kroll était l'invité du "8-9" ce 12 décembre pour discuter de son 25ème recueil de dessins, "Nouvelle Lune", portant sur la saison 2018-2019.
Il y a 50 ans, l'homme a conquis la Lune... mais qu'a-t-il fait sur Terre cette année ? Les gilets jaunes, les marches pour le climat, le Brexit, Donald Trump, du sport, plein d'anniversaires, l'ADN d'Albert II, la politique belge... Revivez cette année 2019 grâce aux traits de plume grinçants de Kroll !
Pierre Kroll, célèbre caricaturiste belge depuis maintenant de nombreuses années, travaille à la fois pour la presse écrite, en publiant des dessins dans le journal quotidien Le Soir et dans l'hebdomadaire Ciné Télé Revue, et à la fois pour la télévision dans l'émission de la RTBF À Votre Avis, présentée par Sacha Daout.
Il en résulte un large nombre de caricatures qu'il doit sélectionner pour établir une compilation dans ce recueil annuel.
"J'étale tout sur ma table, les dessins du journal Le Soir, ceux parus dans le Ciné Télé Revue et ceux d'À votre avis. Ensuite je choisis ce qui me semble être compréhensible encore un an après, ce qui me semble être absolument à montrer etc.
Et le tout varie selon l'humeur du jour. Certains jours si je me laisse aller, je sortirais bien un bouquin de 500 pages parce que je trouve que je suis génial et que tout est super et le lendemain je pense ne pas en sortir cette année parce que c'est nul" confie Pierre.
Par ailleurs, le travail d'un caricaturiste, qui se rattache toujours à l'actualité, est confronté en permanence au syndrome de la page blanche :
Il précise : "C'est rare que depuis 9 heures du matin et pendant toute la journée je sache quel dessin je ferai pour le lendemain dans Le Soir parce qu'il se passe tel événement et j'ai l'idée".
Par ailleurs, le travail d'un caricaturiste, qui se rattache toujours à l'actualité, est confronté en permanence au syndrome de la page blanche :
Il précise : "C'est rare que depuis 9 heures du matin et pendant toute la journée je sache quel dessin je ferai pour le lendemain dans Le Soir parce qu'il se passe tel événement et j'ai l'idée".
S'adapter au support médiatique
Pierre Kroll est aussi obligé de s'adapter à l'ère du digital, lui qui a commencé à publier uniquement dans la presse écrite.
Il doit donc chaque fois penser lorsqu'il crée un dessin que celui-ci est à la fois l'illustration d'un article et qu'il faut publier un article qui convienne aux différents supports, qu'il a plusieurs vies.
Une situation aussi difficile à vivre lorsque tous ses dessins circulent automatiquement en accès libre sur la toile : "Il faut respecter le lecteur, parce que c'est le lecteur qui achète le journal qui paie tout ça". Tout ce qui est sur le web, "c'est cadeau !" s'exclame-t-il.
Le caricaturiste doit également composer avec plusieurs méthodes puisque les supports médiatiques pour lesquels il travaille sont tous différents.
Pour Le Soir, sa contribution se résume ainsi : "On se téléphone après la réunion de rédaction de l'après-midi. Il est entre 16 et 17 heures. Ils me disent ce qu'il y aura dans le journal du lendemain. Je peux encore choisir ce que je veux ou parfois un sujet s'impose".
Le Ciné Télé Revue est un hebdomadaire donc il doit sortir un dessin par semaine. Contrairement aux apparences, il lui est pourtant plus compliqué de dessiner pour un hebdomadaire : "Ils bouclent très tôt dans la semaine, le dimanche ou le lundi. Je sais que ça paraîtra le jeudi et je ne connais pas l'actualité quatre jours avant. C'est donc un casse-tête".
Difficile pour lui de prévoir ce qui sera drôle dans plusieurs jours sur une page complète dans un journal qui compte un plus "un public très large", peut-être moins au courant de la politique que les lecteurs du Soir.
Une émission comme À Votre Avis comporte aussi son lot de difficultés. Comme il s'agit d'une émission en direct et sans filtre, Pierre Kroll n'est pas à l'abri de produire un dessin qui dérape.
Pierre Kroll est aussi obligé de s'adapter à l'ère du digital, lui qui a commencé à publier uniquement dans la presse écrite.
Il doit donc chaque fois penser lorsqu'il crée un dessin que celui-ci est à la fois l'illustration d'un article et qu'il faut publier un article qui convienne aux différents supports, qu'il a plusieurs vies.
Une situation aussi difficile à vivre lorsque tous ses dessins circulent automatiquement en accès libre sur la toile : "Il faut respecter le lecteur, parce que c'est le lecteur qui achète le journal qui paie tout ça". Tout ce qui est sur le web, "c'est cadeau !" s'exclame-t-il.
Le caricaturiste doit également composer avec plusieurs méthodes puisque les supports médiatiques pour lesquels il travaille sont tous différents.
Pour Le Soir, sa contribution se résume ainsi : "On se téléphone après la réunion de rédaction de l'après-midi. Il est entre 16 et 17 heures. Ils me disent ce qu'il y aura dans le journal du lendemain. Je peux encore choisir ce que je veux ou parfois un sujet s'impose".
Le Ciné Télé Revue est un hebdomadaire donc il doit sortir un dessin par semaine. Contrairement aux apparences, il lui est pourtant plus compliqué de dessiner pour un hebdomadaire : "Ils bouclent très tôt dans la semaine, le dimanche ou le lundi. Je sais que ça paraîtra le jeudi et je ne connais pas l'actualité quatre jours avant. C'est donc un casse-tête".
Difficile pour lui de prévoir ce qui sera drôle dans plusieurs jours sur une page complète dans un journal qui compte un plus "un public très large", peut-être moins au courant de la politique que les lecteurs du Soir.
Une émission comme À Votre Avis comporte aussi son lot de difficultés. Comme il s'agit d'une émission en direct et sans filtre, Pierre Kroll n'est pas à l'abri de produire un dessin qui dérape.
Une grande liberté est donc accordée au caricaturiste, ce qu'il apprécie particulièrement :
Je tiens vraiment à remercier la RTBF sérieusement de la confiance qu'ils me donnent.Il détaille à propos d'À Votre Avis : "On dit qu'on vit dans un pays avec une grande liberté de presse, effectivement. Pour exemple, le Ministre est en train de parler, moi je fais un dessin pour dire qu'il dit des conneries et qu'il ne répond pas à la question de Sacha entre autres.
Le réalisateur, ce n'est pas le censeur politique de l'émission, peut-être que le directeur m'engueulera plus tard. Le réalisateur, tant qu'il n'y a pas un énorme sexe d'homme au milieu du dessin il le passe !", un avis qui a suscité l'hilarité sur le plateau du "8-9" !
La caricature et la censure
Lorsque l'on pense à la caricature, vient souvent s'ajouter le mot censure à côté. De manière générale, ce n'est en tout cas pas le cas pour Pierre Kroll.
Lorsque l'on pense à la caricature, vient souvent s'ajouter le mot censure à côté. De manière générale, ce n'est en tout cas pas le cas pour Pierre Kroll.
Il développe : "Quand on est bien dans une rédaction, qu'ils vous ont choisi parce qu'ils vous aiment, et que vous vous entendez bien avec la ligne éditoriale du journal, on vous refuse rarement un dessin".
Au total, il concède deux ou trois dessins par an, mais plutôt parce qu'on le trouve à côté de la plaque, que l'on n'aime pas trop sa dernière production ou qu'on ne l'a pas trop compris.
Ceux qui n'ont pas été publiés dans la presse le seront de toute façon dans son nouveau livre, mais Pierre promet de nombreux dessins inédits dans ce 25ème album :
"L'éditeur a bien voulu ajouter 16 pages pour le même prix que les autres années et là, c'est différent : j'ai mis les dessins que je n'ai même pas osé montrer !"
Une situation qui existe évidemment pour les caricaturistes de presse. Pierre se réfère dans ce cas à deux dessins.
Au total, il concède deux ou trois dessins par an, mais plutôt parce qu'on le trouve à côté de la plaque, que l'on n'aime pas trop sa dernière production ou qu'on ne l'a pas trop compris.
Ceux qui n'ont pas été publiés dans la presse le seront de toute façon dans son nouveau livre, mais Pierre promet de nombreux dessins inédits dans ce 25ème album :
"L'éditeur a bien voulu ajouter 16 pages pour le même prix que les autres années et là, c'est différent : j'ai mis les dessins que je n'ai même pas osé montrer !"
Une situation qui existe évidemment pour les caricaturistes de presse. Pierre se réfère dans ce cas à deux dessins.
Le premier porte sur la pédophilie dans l'Église quand le pape dit qu'il veut un électrochoc : "Moi j'imagine que c'est dans les parties où se fait la pédophilie évidemment. Cela ne sert même à rien que je présente le dessin au journal car on ne peut quand même pas mettre un curé avec des pinces sur les couilles".
Le second concerne le test ADN du Roi Albert II : "Vous savez sûrement comment il avait donné son ADN à Madame Boël avant. J'ai imaginé qu'il croyait qu'il fallait refaire la même chose. Ce type de dessin n'est pas publiable".
Malgré tout, Pierre Kroll ne change jamais un dessin par après pour son recueil, à part la couleur qu'il rajoute, comme pour ceux du Soir où tous les dessins sont en noir et blanc. Toutefois, il assure ne modifier "rien du tout au dessin".
Le second concerne le test ADN du Roi Albert II : "Vous savez sûrement comment il avait donné son ADN à Madame Boël avant. J'ai imaginé qu'il croyait qu'il fallait refaire la même chose. Ce type de dessin n'est pas publiable".
Malgré tout, Pierre Kroll ne change jamais un dessin par après pour son recueil, à part la couleur qu'il rajoute, comme pour ceux du Soir où tous les dessins sont en noir et blanc. Toutefois, il assure ne modifier "rien du tout au dessin".
Outre Nouvelle Lune, Pierre publie également Des signes qui ne trompent pas, un livre qui réunit près de 300 dessins sur l’environnement. Certains datent d’il y a trente ans, d'autres sont inédits.
"La logique est différente parce que j'ai fait des études en sciences de l'environnement, dans les années 80. Je dessine donc sur ce sujet depuis très longtemps et je me suis aperçu que plein de choses dont on parle maintenant comme étant absolument à résoudre de façon urgente, on le disait déjà en 1980.
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