vendredi 11 juin 2021

Frédéric Deligne, nouveau dessinateur du «Télégramme»

Sur le site du Télégramme.



Le dessinateur de presse Frédéric Deligne a rejoint Nono au sein du Télégramme (Landerneau) le 2 juin dernier.


Arrivée au Télégramme : « Cela me change d’univers et me fait voyager »


Originaire d’Angres (Pas-de-Calais) et domicilié aujourd’hui dans le Val-d’Oise, Frédéric Deligne (59 ans) interviendra trois jours par semaine dans Le Télégramme, chaque mercredi, vendredi et dimanche, en alternance avec Nono. 

« Dans les quotidiens régionaux, on apprend à découvrir une région, à voir ce qui s’y passe. Cela me change d’univers et me fait voyager », explique celui qui collabore également au sein de Nice Matin et de La Montagne

« Quant à Nono, c’est vraiment sympa ce qu’il fait », ajoute-t-il. 

« Frédéric Deligne nous a séduits par son trait et sa capacité à analyser finement les travers de notre actualité, de notre quotidien », explique Samuel Petit, rédacteur en chef du Télégramme.

De l’ours en peluche au trophée d’un concours de dessin de presse

Fils d’un professeur des écoles et d’une mère au foyer, Frédéric Deligne est titulaire d’un BTS d’arts appliqués obtenu à Roubaix (Nord). 

Le diplôme en poche, il aurait dû intégrer un studio de création. 

« Mais en 1986, dit-il, j’ai gagné un concours de dessin de presse. Je suis allé ensuite au Canard Enchaîné, que je lisais depuis tout petit, et ils m’ont pris plusieurs dessins. 

De fil en aiguille, j’ai continué dans cette voie-là. Alors que le dessin était initialement un loisir, j’en ai fait ma profession. 

Je dessine depuis toujours. J’ai ainsi des photos où l’on me voit, à 3-4 ans, dessiner un ours en peluche. »



« Regarder l’actualité de manière un peu décalée »

« Le dessin de presse offre la possibilité de regarder l’actualité d’une manière un peu décalée, décrit Frédéric Deligne. Il permet de faire un pas de côté et de voir l’actualité d’un angle différent. 

Dessinateur de presse est un beau métier, car on fait tout, du début à la fin : de l’idée jusqu’au dessin, ce que l’on ne fait pas forcément en bande dessinée car, en général, cela se fait avec un scénariste et on nous commande une histoire à dessiner alors que là, on est autonome et on fait un petit peu ce que l’on veut. »

« J’ai grandi avec Cabu »

Jeune, Frédéric Deligne se passionnait pour les aventures d’Astérix, de Lucky Luke… 

« Quand, aujourd’hui, je dis à mes gamins de lire ça, ils ont vraiment du mal. Ils préfèrent de loin les mangas », sourit le Nordiste qui confie « avoir grandi avec Cabu ».




« Les zéros sociaux »

Parmi ses thèmes de prédilection : les réseaux sociaux. 

« J’en ai fait des bouquins, dont le dernier, "Les zéros sociaux" (éditions Iconovox). 

Je trouve que je passe beaucoup trop de temps sur les réseaux sociaux, comme la plupart des gens en général. 

Ces réseaux ont constitué une véritable révolution, même au niveau des dessinateurs. Avant, on se rencontrait dans les salons où on était chacun dans notre coin alors que maintenant, on est en contact permanent. ».


« Il est temps de passer à une autre maladie »

Actualité oblige, la crise sanitaire alimente régulièrement ses dessins. 

« Si le coronavirus m’inspire autant, c’est qu’on n’a pas le choix, se défend-il. 

Cela fait plus d’un an que l’on ne mange que ça. Je crois qu’on en a fait un peu le tour. Il est temps de passer à une autre maladie. 

L’intérêt du dessin de presse, c’est que l’on change de thème tous les jours, alors que là, depuis plus d’un an, on mange sans cesse du coronavirus car il n’y a rien d’autre dans l’actualité. 

C’est comme ça, il faut vivre avec ».



Attentats de Charlie Hebdo : « Le ciel nous est tombé sur la tête »

Frédéric Deligne ne s’interdit aucun thème. 

« Je ne fais pas du Charlie Hebdo, prévient-il, mais si jamais ce journal n’avait pas existé, je me rends bien compte que les dessins les plus anodins que je fais pourraient faire scandale. 

Je connaissais bon nombre de dessinateurs de Charlie morts lors de l’attentat. 

Ce jour-là (7 janvier 2015), c’est vraiment le ciel qui nous est tombé sur la tête. 

Comme on bosse chez soi, on se dit que ce n’est pas le métier le plus dangereux du monde. 

Je n’ai pas eu peur pour moi mais pour tout le monde. Avec les autres attentats qui ont suivi, on a bien vu, en effet, que tout le monde pouvait être touché ».


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