jeudi 9 décembre 2021

«René Lévesque – Quelque chose comme un grand homme»

Sur le site de Radio-Canada.

La bande dessinée René Lévesque – Quelque chose comme un grand homme retrace 13 moments marquants de la vie de l’ancien premier ministre du Québec, de la Seconde Guerre mondiale, jusqu’à sa mort en 1987.

La maison d’édition Moelle Graphik, spécialisée en BD, a choisi de publier cet album pour souligner la contribution de René Lévesque aux changements économiques, politiques et sociaux que le Québec a connus au 20e siècle.

René Lévesque – Quelque chose comme un grand homme est scénarisé par le bédéiste Marc Tessier alors qu’une vingtaine d’artistes ont illustré les différents moments de la vie de l’ancien journaliste et homme politique.

Il s’agit de Jimmy Beaulieu, Sophie Bédard, Blanche, Rupert Bottenberg, Caro Caron, Jean-Pierre Chansigaud, Alain Chevarier, François Donatien, Jacob Doyon, Pierre Dupras, Forg, Réal Godbout, Dewey Guyen, Robert LaPalme, François Lapierre, Jordanne Maynard, Mathieu Massicotte Quesnel, Marc Pageau, Raymond Parent, Christian Quesnel, Louis Rémillard, Luc Sanschagrin, Carlos Santos, Siris et Henriette Valium.

Parmi les événements historiques abordés dans la BD, on trouve la nationalisation de l’électricité, l’Expo 67, la visite du général de Gaulle, le récit de l’élection du Parti Québécois en 1976, la nuit des longs couteaux et la relation de René Lévesque avec son épouse Corinne.

On y traite également de l’accident qui faillit coûter à René Lévesque sa carrière politique en février 1977, alors que dans le quartier montréalais Côte-des-Neiges, le premier ministre, au volant d'une voiture, a percuté un homme étendu sur la chaussée.

Le premier chapitre est illustré par Louis Rémillard, auteur de Le retour de l'Iroquois et de Traces de Mocassins.






Dans le chapitre 3, Alain Chevarier illustre un voyage en Corée dans les années 50 où René Lévesque y va pour réaliser des reportages sur les soldats canadiens-français. 

Chevarier donne vie avec brio à la Corée de cette époque, il signe aussi la magnifique couverture. 



Le chapitre 4 aborde les premiers succès de René Lévesque à la télévision de Radio-Canada de 1952 à 1956. À la fin du chapitre, on y décrit minutieusement le tournage d’un épisode de Point de Mire, la célèbre émission d’information crée par René Lévesque qu’on crédite comme ayant ouvert le Québec au reste du monde!

Ce chapitre est dessiné par Blanche, issu du Bac en bande dessinée de l’ÉMI\UQO et gagnante du prix d’excellence pour son projet de fin d’étude. 

Retrouvez Blanche sur Instagram.


Le chapitre 5 aborde la grève des réalisateurs de Radio-Canada, un moment charnière dans la vie de René Lévesque et pour le mouvement indépendantiste. 

Il est dessiné par Marc Pageau avec une rigueur peu commune, allant jusqu’à habiller de vêtements différents d’époque chaque figurants dans ses scènes de foule. 



Après la grève des réalisateurs de Radio-Canada, l’émission Point de Mire n’est pas renouvelé. René Lévesque se retrouve sans contrat. On l’approche pour rejoindre l’équipe de Jean Lesage. 



En 1960, René Lévesque se retrouve candidat pour le parti Libéral dans Laurier à Montréal.

 C’est le sujet du chapitre 6.



Il est illustré et co-scénarisé par Réal Godbout, un des plus grands auteurs de bande dessinée au Québec, co-auteur de Michel Risque et de Red Ketchup.



Dans son chapitre : armes à feu, menaces, corruption, intimidation et tactiques illégales. Vous allez découvrir que le Québec lors des élections de 1960, c’était le Far West!




La bataille pour l’Hydro, chapitre 7, 1960-1963



On connait tous la fin de ce chapitre, l’hydro-électricité fut nationalisé sous le gouvernement de Jean Lesage. Réussir ce coup de maître peut sembler une évidence, ça ne l’était pas.
Ce chapitre, c’est un long suspense, structuré comme un film politique des années soixante-dix.



Il est dessiné tout en finesse et avec un brin d’humour par Jordanne Maynard qui fait revivre sous vos yeux René Lévesque, Jacques Parizeau et l’équipe des beaux esprits.


C’est un point fort du livre. 

Jordanne Maynard est bachelière en bande dessinée à l’UQO et gagnante du prix spécial du jury aux 18e prix Bédélys en 2016.




Chapitre 8, 1967.



Cet été, celui de l’Expo, fut marqué dès le début par la célèbre phrase du Général de Gaulle, Vive le Québec libre! Nous sommes en plein dans l’été de l’amour. Hugh Hefner vient à Montréal pour ouvrir le club Playboy. René Lévesque n’est plus député mais travaille sur un manifeste politique qui pourrait devenir la charte d’un nouveau parti.

Jean-Pierre Chansigaud fait son grand retour dans la bande dessinée québécoise, capturant parfaitement l’effervescence et la grandeur de cet évènement qui allait marquer le Québec. 


Chapitre 9, 25 novembre 1968.

Daniel Johnson, premier ministre du Québec, s’envole vers la Manic pour son inauguration. Ce sera l’occasion de rencontrer et de jaser avec Jean Lesage et René Lévesque, tous ensemble à la même table.

René Lévesque est loin de savoir que ce soir, ce sera la toute dernière conversation qu’il aura avec Daniel Johnson…

François Donatien est gagnant du prix Bédélys indépendant en 2014 pour Minimax (maintenant publié chez Nouvelle Adresse). François a toujours exploré une bande dessinée réaliste, humoristique et documentaire. Le voici s’attaquant ici avec brio à se première bande dessinée historique.



Chapitre 10

Vendredi 10 octobre 1970, 5 heures du matin. La police cogne à la porte de Gérald Godin pour l’arrêter sans mandat. Il va passer une semaine en prison à Parthenais sans jamais savoir pourquoi.



6 ans plus tard, Bourassa déclenche des élections, certain de gagner avec une majorité. Dans son comté, il devra affronter nul autre que celui qu’il fit emprisonner en 1970.

De la crise d’octobre à l’élection en 1976 du Parti Québécois portant au pouvoir René Lévesque, un dessinateur m’approcha pour réaliser spécifiquement ce chapitre, c’était Christian Quesnel.



Sa passion pour René Lévesque sut me convaincre. Puis à la lecture du scénario, il me demanda s’il était possible de réaliser ses pages en couleurs! À cette époque, on ne savait pas qui serait l’éditeur et, en ayant plus de 20 pages en couleurs, c’était un risque financier de plus à assumer. 

L’élection du PQ en 1976 est un moment important de notre histoire. L’impact des pages de ce chapitre en couleurs serait puissant. J’ai accepté.

Depuis, Christian Quesnel a été couvert d’honneurs, gagnant le grand prix de la ville de Québec pour Vous avez détruit la beauté du monde et récemment, se méritant une nomination pour Mégantic un Train dans la nuit à l’édition de 2022 du prestigieux festival d’Angoulême.


Chapitre 11

René Lévesque a toujours été mal à l’aise avec les privilèges accordés aux élus. Il a refusé d’avoir un chauffeur une fois premier ministre. Dans la nuit du 5 au 6 février 1977, c’est la tragédie, René Lévesque frappe un itinérant couché au milieu de la rue.

C’est Mathieu Massicotte Quesnel qui illustre ce récit.

 Mathieu, c’est un membre actif de la bande dessinée underground / alternative de Montréal. Il a supervisé de nombreux collectifs avant de publier chez Éditions TRIP Mon beau petit nombril, recevant en 2018 une nomination pour ce titre dans le cadre des Bédélys indépendants.

Ce chapitre honore un inconnu, Edgar Trottier, qui comme Lévesque, fut un vétéran de la deuxième guerre mondiale et illustre avec respect, la rencontre tragique de ces deux hommes aux destins bien différents.


Chapitre 12

J’ai voté pour la première fois de ma vie dans le cadre du référendum alors que j’avais 18 ans et que j’étudiais à Jonquière en art et technologie des médias. Je me souviens parfaitement de la campagne de peur du NON financée par le fédéral et de la défaite qui a dévasté le Saguenay qui était la seule région où le OUI fut majoritaire. 

On étais tous, mes camarades et moi, inspiré par la vision de Lévesque de créer un nouveau Québec. La défaite a écrasé les rêves d’une grande partie de ma génération et m’a dégouté de la politique pendant plusieurs années.

Ceci dit, j’avais commencé la recherche sur le référendum de 1980, et tout ce que je trouvais, ça me brisait le coeur et ça me choquait. Même après toutes ces années, je n’arrivais pas à trouver le recul nécessaire pour en parler d’une façon objective.

C'est pourquoi j’ai décidé d’aborder le référendum et sa défaite, via la nuit des longs couteaux. C’est aussi une façon d’illustrer la grande déception de René Lévesque vis-à-vis les basses manigances des premiers ministres des autres provinces et de Pierre Elliot Trudeau.

Comment illustrer ceci d’une façon adéquate? Puis j’ai pensé au metteur scène Guy Sprung, un des rares anglophones de Montréal POUR l’indépendance du Québec! Monsieur Sprung avait déjà mis en scène des pièces de théâtre au contenu politique avec brio.



De là, l’idée de traiter La nuit des longs couteux comme une pièce jouée avec des acteurs portant des masques. La symbolique est évidente. Pour l’illustrer, j’avais besoin d’un artiste qui allait saisir l’humour, le cynisme et la gravité de ces événements. Ce n’était pas évident. 

Là, j’ai pensé à Luc Sanschagrin! Un de mes anciens élèves de l’UQO (de la même cohorte que Jordanne Maynard). Je m’entendais bien avec Luc, on avait fait un petit photo-roman rigolo ensemble et j’avais publié son travail dans la revue TRIP.



Quand Luc m’a envoyé ses premières pages, j’étais aux anges! Luc avait parfaitement compris le style et l’approche que je désirais. Un match parfait! Et il fallait de l’humour et de la subtilité allié à un dessin nageant entre la caricature et le portrait. 






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