Caricaturiste au Devoir depuis 1996, Michel Garneau, alias Garnotte, proposera de revoir une dernière fois l'année 2016 à travers ses lunettes lors d'une revue de l'année présentée à la salle Alec et Gérard Pelletier de Sutton ce dimanche 8 janvier. Tous les profits découlant de la vente des billets serviront au financement de la salle de la rue Maple.
Pour l'occasion, plus d'une centaine de dessins seront présentés sur grand écran et commentés. Le public présent pourra même découvrir « quelques impubliés et/ou impubliables » , avertit le caricaturiste. « Les gens sont souvent fascinés par ça... »
Dans cette catégorie, on retrouvera notamment des esquisses tracées à la suite de tragédies comme les attentats de Nice. « Sur le coup, ce n'est pas le moment de rire à propos de tels événements, indique celui qui réside à West Brome depuis une dizaine d'années. Mais quelques mois, un an plus tard, on peut y revenir et ça passe mieux. »
Année difficile
Quand on lui demande de résumer l'année 2016 en quelques mots, Michel Garneau n'hésite pas une seconde : « Ç'a été une année assez dure, laisse-t-il tomber. Disons qu'il y en a eu de plus légères. Et je ne suis certainement pas le premier à le dire, c'est un constat plutôt général. »
« À la fin de l'année, il y a eu beaucoup de morts dans le domaine culturel qui nous ont laissé une drôle d'impression, il y a cette guerre en Syrie, très difficile à regarder et dont on ne voit pas le bout, il y a eu de nombreux attentats... Et l'élection surprise de Trump, c'est la cerise sur le sundae ! Avec lui, c'est sûr qu'on va avoir beaucoup d'inspiration pour dessiner ! »
Les « personnes-personnages » comme le prochain président des États-Unis sont de véritables bonbons pour les gens qui exercent son métier, dit-il. Et le Québec n'est pas en reste. « On est plutôt bien servis avec les PKP, Lisée, Couillard et autres, admet Garnotte. Notre vie politique fait bien des envieux dans d'autres provinces du Canada. Disons qu'en Saskatchewan, où il ne se passe pas grand-chose, les caricaturistes nous trouvent bien chanceux. »
Semi-retraite en vue
Dessiner, le caricaturiste l'a toujours fait. Même lorsqu'il effectuait ses études en géographie à l'UQAM. « Pour le journal étudiant, puis pour des magazines d'humour comme Croc » , mentionne-t-il notamment.
Pendant plusieurs années, on a pu voir ses dessins dans différentes publications, comme TV Hebdo, Protégez-vous, le magazine Les Débrouillards et La Terre de chez nous. C'est avec le départ de Serge Chapleau pour La Presse que Garnotte est officiellement devenu le caricaturiste du Devoir.
Pendant 20 ans, il a signé la caricature quotidienne du journal - qui célèbrera mardi ses 107 ans d'existence -, et ce, six jours par semaine.
Depuis l'été dernier, toutefois, Garnotte a ralenti la cadence, se partageant la tâche avec Pascal Élie. « Je fais trois jours, il fait les trois autres, et on s'échange les journées chaque semaine » , explique-t-il.
Ce ralentissement se veut en quelque sorte une semi-retraite, confirme l'homme de 65 ans. « En dessinant moins intensément, je vais être en mesure de dessiner plus longtemps », indique-t-il. «Enfin j'espère...»
À la main svp!
Malgré toutes les avancées technologiques, Garnotte continue de dessiner à la main! Ses croquis sont d'abord esquissés au plomb, sur des feuilles brouillon, puis la version retenue est mise au propre, avec une plume et de l'encre de Chine, sur un carton plus épais avant d'être scandée.
Ce n'est qu'à ce moment que les outils informatiques entrent en jeu, notamment pour quelques retouches avec Photoshop et, depuis 2009, l'ajout de couleurs.
Envie d'y aller?
2016 dans l'oeil de Garnotte
dimanche 8 janvier à 15h30
Salle Alec et Gérard Pelletier de Sutton
Billets: www.salleagpelletier.com
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