mardi 4 août 2020

La censure du dessin de presse

Sur le site Caricatures et caricature.

André Gill, « Madame Anastasie », paru dans L’Eclipse du 19 juillet 1874.

En avril 2019, le New York Times décidait de ne plus publier de dessins éditoriaux dans son édition internationale. 

Quelques semaines plus tôt, le journal avait inséré dans sa page « opinions » un cartoon d’un caricaturiste portugais, figurant le président américain Donald Trump coiffé d’une kippa et tenant en laisse le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, animalisé pour l’occasion en chien avec une étoile de David à son collier.


Si le dessin n’a suscité aucune polémique au Portugal, lieu de sa première parution, sa republication par le New York Times a entraîné une vague d’indignation d’abord dans le premier cercle autour de Donald Trump, puis rapidement au-delà. 

Dans les jours qui ont suivi, face aux pressions, le journal a qualifié le dessin d’antisémite et digne des pires productions nazies, avant finalement donc de s’abstenir dorénavant de recourir au travail des dessinateurs éditoriaux. 

Au-delà de la question de l’antisémitisme, débats et prises de position dans les médias se sont alors focalisés sur les problématiques de censure, d’autocensure et de liberté d’expression. 

Pour le dessinateur suisse Chappatte et nombre de journalistes, l’abandon du dessin par ce journal est indéniablement un signe de recul de la liberté d’expression. 

Est-il néanmoins pertinent, dans ce cas, d’invoquer la censure ou l’autocensure, la direction du journal ayant effectué un choix en conscience, sans qu’aucune loi liberticide n’impose cette décision éditoriale ? 

Un journal qui publie des dessins de presse est-il plus démocratique qu’un autre faisant le choix de s’en abstenir puisque, comme le dit Plantu, le dessin de presse est le « baromètre de la démocratie »

S’il n’est pas simple de cerner les causes et les effets de la censure et de l’autocensure de nos jours, pour les périodes plus anciennes, la définition s’avère plus aisée. 

Néanmoins, si le dessin satirique provoque de tels débats, c’est d’abord et avant tout du fait de sa nature même, une nature particulièrement explosive.

(l'article complet ici)

"La censure du dessin de presse : de la répression aux multiples pressions"
Guillaume Doizy,  Constructif 2020/2 (N° 56), pages 9 à 14.

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