lundi 18 juillet 2016

Le Journal de Mourréal plie sous la pression de Québecor

Sur le site du Devoir.


Le média en ligne satirique Le Journal de Mourréal s’incline face au média qu’il pastiche.

MédiaQMI, propriétaire du « vrai » Journal de Montréal, a déposé une demande d’injonction le 7 juillet pour tenter de mettre fin aux activités du site de fausses nouvelles humoristiques, avançant que le nom et le logo du Journal de Mourréal engendraient de la confusion auprès des lecteurs.

Le Journal de Mourréal a annoncé sa capitulation par le biais de sa page Facebook : « je concède la victoire à l’empire Québecor avant de finir complètement cinglé dans un asile psychiatrique ! », note l’administrateur de la page née en 2012.


« Je vais donc cesser d’utiliser tout logo, url, compte Facebook, Twitter etc. qui pourrait “semer la confusion chez les gens ordinaires plutôt pressés” comme le disent si bien les avocats de Québecor », peut-on lire sur Facebook, associé à des excuses empreintes d’une pointe d’ironie.

Le Journal de Mourréal avait lancé, le 12 juillet, une campagne de financement nommée « Journal de Montréal VS Journal de Mourréal » afin de trouver les fonds nécessaires à la bataille juridique à venir. Dimanche soir, près de 2000 dollars avaient été amassés.

Le fondateur du site le Journal de Mourréal, Janick Murray-Hall, qui revendique plus de 105 000 abonnés sur Facebook, avait déjà annoncé en entrevue souhaiter que la Cour tranche sur le fond, confiant que la satire est un discours protégé par les lois du pays.

Dimanche, la dernière nouvelle satirique du site pouvait se lire « Poursuivie par Québecor pour une tache de ketchup sur son T-shirt qui ressemble au logo du JDM. »





Laval | Une banale tache de ketchup sur son t-shirt pourrait causer de véritables ennuis à une jeune femme de Laval alors que la tache créerait selon les avocats de Quebecor « de la confusion quant au logo du Journal de Montréal » (JDM).

La jeune femme qui se serait accidentellement échappé quelques gouttes de ketchup sur sa blouse lors d’un barbecue convivial entre amis aurait été interpellée dans les minutes qui suivent par un avocat de Quebecor.
« Un gars en cravate et veston est sorti de nulle part et m’a demandé si je travaillais pour le JDM, j’ai dit non. Il m’a ensuite refilé une enveloppe » explique la jeune femme, visiblement encore sous le choc.

« Dans l’enveloppe, il y avait une mise en demeure pour avoir utilisé la marque de commerce du journal sans leur permission. La lettre disait d’enlever mon chandail tout de suite sous menace de poursuite » explique-t-elle avec colère.

« Voyons donc que j’allais me mettre topless devant tout le monde. Il y avait des enfants autour, ça a juste pas de bon sens! » a-t-elle commenté a notre journaliste.

Des similarités troublantes

Bernard Pageau, directeur du conseil juridique chez Quebecor, a bien voulu commenter l’affaire.
« Les similitudes sont frappantes et peuvent porter à confusion. Si je me tiens sur un pied et que je tourne ma tête vraiment vite en clignant rapidement des yeux, je peux m’imaginer être en train de voir le véritable logo du Journal de Montréal. C’est clairement inacceptable » a affirmé Me Pageau à notre journaliste.
« Il va falloir confirmer que la dame en question n’a pas utilisé cette similarité probante avec le logo du JDM pour attirer des gens à son barbecue et espérer en générer ainsi des profits directs ou indirects » a-t-il rajouté.
Mme Gagnon dément quant à elle toutes ses accusations et a décidé de contester ces accusations devant un tribunal, tout en affirmant que « toute cette esti de gang de bouffons peut bien manger de la marde ».

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