– “J’avance les petits, Mehmet... – “Je vois et je hausse la mise de moitié... |
Le numéro spécial de LeMan avait été envoyé à l’imprimerie, sa couverture publiée comme à l’habitude sur les réseaux sociaux, et l’équipe avait quitté les locaux pour se reposer après une période intensive de travail.
Suite à une campagne de lynchage et un appel sur les réseaux sociaux, une foule en colère est venue attaquer les locaux de LeMan dans les premières heures du matin, alors que le personnel du magazine était absent.
La police, ayant pris connaissance des menaces sur les réseaux sociaux, est arrivée sur les lieux quelques minutes avant les protestataires, et a empêché les violences qui se préparaient.
La police, ayant pris connaissance des menaces sur les réseaux sociaux, est arrivée sur les lieux quelques minutes avant les protestataires, et a empêché les violences qui se préparaient.
Cette même police s’est ensuite rendue à l’imprimerie pour stopper la distribution du magazine, sur décision du tribunal, et le site internet de LeMan a été fermé.
Si la foule avait atteint le bâtiment, les locaux seraient dans un état inutilisable. Notre seul bonheur c’est qu’il n’y avait personne dans les locaux et qu’il n’est rien arrivé à personne…
Je pense qu’il n’y a pas de liberté de presse. La preuve la plus concrète est cette attaque qui a été faite au magazine LeMan. Aucune chaîne de télévision turque n’est venue pour faire une interview, pas une seule. Personne n’a été informé sur ce qui s’est passé. Si la presse était libre, cela se serait-il passé comme ça ?
La Turquie n’aime pas les vérités. Il faut que le peuple turc fasse la paix avec les vérités. Ils font l’autruche. Depuis des années, les villes kurdes sont sous l'état d’urgence. Ils n’ont jamais vu que cet état d’urgence allait tomber sur leur propre tête. Voilà, cet état d’urgence est sur toute la Turquie maintenant.
Ils déchainent sur nous des équipes islamiques fondamentalistes, pour nous faire des pressions de caïds de quartier. Comment donc ne pas être inquiets ? Les menaces sont atroces, « Vous n’avez pas appris votre leçon de Charlie Hebdo ? », « le Daesh a peut être raison », « Nous allons venir incendier vos locaux »… Je pense qu’il est possible de subir des tentatives de lynchages. Voyez-vous un seul policier dans les alentours ? Y a-t-il une seule mesure de sécurité ? Non.Le 27 juillet LeMan est donc publié, avec une couverture qui montre ses artisans au travail sous l’état d’urgence…
– “Taşkın, un thé par ici… et un tilleul. Allez, où est-tu passé, on a soif !” – “Et un thé à la pomme pour moi !” |
Ce magazine existe depuis 25 ans, et a connu des périodes compliquées. Nous craignons pour eux une issue fatale, vu l’humour du camp d’en face…
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