Après la présentation devant le parquet de la république, Ghanem Djamel a été inculpé et déféré hier devant le juge d’instruction de la septième chambre qui l’a mis sous contrôle judiciaire pour le motif énoncé ci-dessus.
L’affaire en question remonte il y a de cela quelques mois quand le caricaturiste employé dans les deux journaux de Abdou Ghalem a réclamé son salaire pour le deuxième journal Sada El Ghrab car il n’encaisse que 22 000 dinars nets pour son travail dans la Voix de l’Oranie.
Le patron ayant refusé de lui payer huit années de salaires, l’employé caricaturiste a recours à l’inspection du travail conformément à la loi sur la relation de travail. Une fois le PV de non conciliation retiré, Ghanem Djamel s’adresse à la chambre sociale du tribunal d’Oran pour le recouvrement de ses droits légitimes.
C’est à ce moment-là que le machiavélique Abdou Ghalem élabore un stratagème diabolique en allant fouiller dans les archives personnelles du caricaturiste pour lui chercher des poux dans la tête. Trouvant une caricature non publiée sur le président, il va déposer plainte contre lui.
Le dessin illustre un dialogue entre un propriétaire d'une boutique « de couches » et un client, où le propriétaire dit au client « Pour quel âge avez-vous besoin de couches? », Le client répond: « Le quatrième », en référence à la possibilité d'une candidature pour un quatrième mandat du président algérien Abdelaziz Bouteflika.
Le dépôt de cette plainte en pénal cache en réalité une manœuvre dilatoire pour ne pas payer les salaires à son employé car en effet comme on dit dans le jargon juridique « le pénal tient le civil en l’état ». C’est-à-dire, tant que l’affaire est pendante au niveau pénal, la chambre sociale ne peut se prononcer.
Cette affaire constitue une première dans les annales de la presse en Algérie car c’est la première fois qu’un éditeur de presse fasse le travail du procureur de la république.
Abdou Ghalem n’est pas à sa première bourde. En effet, en mars 2011, lors des grandes manifestations qui se tenaient régulièrement à la place du 1er novembre par la CNCD (Coordination nationale pour le changement et la démocratie), la police un jour a décidé d’embarquer tous les journalistes dont une de La voix de l’Oranie.
Le lendemain un compte rendu sur cette arrestation a été publié à la une de ce journal. Abdou Ghalem republie un démenti déjugeant sa journaliste en déclarant qu’elle n’avait pas un ordre de mission pour couvrir la manifestation et la licencie.
Comment la justice d’Oran peut-elle inculper un journaliste pour une caricature non publiée et combien même elle était publiée en quoi cela consiste-il un délit ?
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