Manque de débouchés, menaces, voire emprisonnement… La vie d’un caricaturiste en Afrique n’est pas un long fleuve tranquille.
Sur ce continent, « le dessinateur de presse est le parent pauvre du journalisme et de l’art, c’est celui qu’on prend le moins au sérieux », résume Willy Zekid.
Originaire du Congo-Brazzaville, pays qu’il a fui à la fin des années 1990, l’auteur de la bande dessinée Takef était présent lors de la 26e édition de la Journée mondiale de la liberté de la presse organisée conjointement par l’UNESCO, le gouvernement éthiopien et l’Union africaine à Addis-Abeba, du mercredi 1er au vendredi 3 mai.
Un événement inédit sur le continent, lors duquel les caricaturistes africains ont pu rappeler l’importance de se fédérer pour défendre leur droit de s’exprimer.
« En temps normal, nous sommes dans nos micro-pays en train de faire des dessins. Le fait de se retrouver ensemble nous rend plus forts », abonde Lassane Zohoré, cofondateur de Gbich !, un journal satirique ivoirien tiré à 10 000 exemplaires.
La rencontre veut aussi mettre un coup de projecteur sur ce métier aux confins de l’art et du journalisme que « les autorités méprisent », selon lui.
Politiquement correct
Venus du Cap, de Khartoum, d’Alger ou du Caire, ces as du crayon ont profité de leur présence à Addis-Abeba pour discuter sans tabous des défis auxquels ils sont confrontés et jeter les bases d’un projet de livre illustré sur la liberté de la presse en Afrique, qui paraîtra l’an prochain à l’occasion d’« Africa 2020 », la saison africaine en France, aux éditions Calmann-Lévy.
Ces hommes et femmes âgés de 28 à 60 ans ont eu l’occasion de comparer leurs conditions de travail et de mesurer qu’« il y a plusieurs Afriques » et que « les réalités sont différentes d’un pays à l’autre », comme s’en ouvrait Zohoré lors d’une session à huis clos entre caricaturistes, samedi, à l’Alliance éthio-française d’Addis-Abeba.
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