Un collectif propose un livre de bédés, de photos et de textes sur le « printemps érable ».
De la colère à la création. Le « printemps érable », comme on l’a nommé, n’a pas seulement fait descendre dans la rue des hordes d’étudiants et de citoyens en colère, il a aussi stimulé la création de plusieurs dizaines de bédéistes et d’artistes d’ici et d’ailleurs. La preuve tient aujourd’hui dans les 300 pages de Je me souviendrai : 2012. Mouvement social du Québec (La boîte à bulles), une courtepointe écrite et dessinée à plusieurs mains sur fond de carrés rouges, en réaction à la crise sociale des derniers mois, et dont le lancement officiel va se faire le 22 août à Montréal.
« Nous avons traversé une période propice à la création, résume à l’autre bout du fil le dessinateur Philippe Girard, dont le personnage Passionrougeman, un justicier masqué planant au-dessus des rues de Québec, trouve forcément sa place dans cet ouvrage collectif. L’effervescence de cette période se retrouve dans cet ouvrage, riche et diversifié, mais également dans la rapidité avec laquelle il a été réalisé. C’est un exploit. »
« Nous avons traversé une période propice à la création, résume à l’autre bout du fil le dessinateur Philippe Girard, dont le personnage Passionrougeman, un justicier masqué planant au-dessus des rues de Québec, trouve forcément sa place dans cet ouvrage collectif. L’effervescence de cette période se retrouve dans cet ouvrage, riche et diversifié, mais également dans la rapidité avec laquelle il a été réalisé. C’est un exploit. »
Un moment fondateur
Orchestré par l’artiste français André Kodi, qui vit dans la Vieille Capitale, le bouquin a en effet été imaginé, structuré et imprimé en moins d’un mois après avoir été soumis à la maison d’édition française La boîte à bulles, avec laquelle Kodi a déjà travaillé par le passé. C’est également lui qui s’est chargé, par l’entremise des réseaux sociaux, de rassembler autour de cette idée de documenter le mouvement social du printemps dernier près de 70 dessinateurs, photographes, illustrateurs, musiciens et intellectuels.
« Tout le monde a été très facile à convaincre, dit M. Girard. Tout le monde, à l’époque, avait conscience de vivre un moment important, fondateur pour une génération, un moment aussi important que la grève des réalisateurs de Radio-Canada [en 1958 et 1959] et pour lequel il est important de laisser une trace. »
Outre Philippe Girard, qui vient de signer La mauvaise fille et La visite des morts (Glénat Québec), l’illustrateur Fred Jourdain - l’homme derrière l’adaptation du Dragon bleu de Robert Lepage en bande dessinée -, Francis Desharnais - le père de Burquette -, Jimmy Beaulieu, Michel Falardeau, Paul Bordeleau, Jeik Dion, Gautier Langevin, du collectif Front Froid, Julien Paré-Sorel ou encore Èva Rollin ont pris part à cette aventure graphique et revendicatrice, dont les grandes lignes ont été diffusées sur la Toile et les réseaux sociaux dans le coeur de l’action, avant de se retrouver réunies sous cette même couverture.
Du Web au papier
Le bouquin donne également une deuxième vie, sur papier, à des manifestations numériques remarquées et imaginées par plusieurs dessinateurs le printemps dernier, dont la Manif de bonhommes, La hausse en question : 8 arguments illustrés ou encore l’assemblage de planches intitulé Dépasser la ligne, imaginé par la maison d’édition La Mauvaise Tête.
Des textes illustrés écrits par le sociologue Éric Pineault, le metteur en scène Frédéric Dubois et le chroniqueur Stéphane Laporte, entre autres, aguichent également le lecteur dans la table des matières.
« Le corpus de textes et de planches qui a été induit par cette période est très impressionnant, résume Francis Desharnais qui, pour sa part, expose dans ce bouquin les nombreuses illustrations de manifestants qu’il a croquées sur le vif à Québec au printemps dernier. Ces portraits de la jeunesse obstinée et vindicative étaient chaque jour livrés à ses abonnés sur sa page Facebook. Nous allons certainement nous souvenir longtemps et collectivement de cette période. Et ce bouquin va nous aider à le faire. »
Lancé en grande pompe à Québec la semaine dernière, dévoilé à Montréal cette semaine et la suivante dans deux librairies spécialisées de la métropole, Je me souviendrai est également distribué depuis quelques jours en France, où la crise étudiante du Québec a fait naître un fort vent de sympathie dans la frange engagée de la population, mais aussi chez plusieurs bédéistes qui signent quelques planches de ce bouquin.
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La bande annonce:
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