mercredi 15 janvier 2020

« Si tu meurs, je te tue »

Sur le site Pure People.


L'Histoire de France a basculé du côté sombre le 7 janvier 2015. La rédaction du journal Charlie Hebdo a été prise pour cible et une grande partie des équipes est morte sur le coup.

Cinq ans plus tard, l'épouse du dessinateur de presse Tignous raconte...

La période est difficile à vivre. Chaque année, la France porte le deuil juste après avoir réveillonné.

Le 7 janvier 2015, la rédaction de Charlie Hebdo était massacrée par une attaque perpétrée par les frères Kouachi. 

Tignous est abattu au milieu de ses camarades Charb, Cabu, Honoré et Wolinski, de la psychanalyste Elsa Cayat, de l'économiste Bernard Maris, du policier Franck Brinsolaro chargé de la protection de Charb, du correcteur Mustapha Ourrad, de Michel Renaud, fondateur du festival Rendez-vous du carnet de voyage, invité spécial de cette conférence de rédaction, de Frédéric Boisseau, agent de la société Sodexo chargée de la maintenance du bâtiment, et du gardien de la paix Ahmed Merabet, tué par l'un des frères Kouachi dans leur fuite.

Ce matin-là, Chloé Verhlac reçoit un coup de fil. 

On lui dit qu'une fusillade a eu lieu. Elle raccroche immédiatement pour appeler Tignous, pensant à des tirs sur la façade du bâtiment. "Et puis j'apprends. Je ne m'effondre pas." 

De sa peine, l'épouse du caricaturiste Tignous, Chloé Verlhac, a tiré du travail, des ouvrages. 

Si tu meurs, je te tue, son nouveau récit autobiographique en trente-sept chapitres, est paru chez Plon le 2 janvier 2020, à quelques poignées d'heures de la date anniversaire.

Depuis le drame, sa vie a complètement changé. Chloé Verlhac a abandonné le théâtre pour se consacrer à la carrière posthume de sa moitié. "L'attachée de presse de Tignous", se décrit-elle elle-même dans les colonnes du magazine Elle

Quand elle a perdu son mari, elle n'avait que 36 ans. Ensemble, le dessinateur avait eu deux enfants, Sarah-Lou et Solal, dont il fallait s'occuper. 

"Ce n'est pas parce que papa est mort qu'on peut bouffer des M&M's au petit déjeuner, n'importe quoi !", leur a-t-elle lancé dès le 8 janvier 2015. 

Mais depuis, la famille va mieux. Pour s'aider à tenir le coup, un "petit autel de bric et de broc" a été érigé au fil des ans dans l'entrée de la maison, composé de "poèmes de ses enfants, de fétiches rapportés du bout du monde, de photos de sourires."

Il fallait rester digne, ne pas avoir peur, continuer à vivre

Pour assurer l'héritage culturel de Tignous, son épouse a décidé d'y consacrer sa vie. 

Elle a créé sa structure, Petites Teignes, pour les représenter, elle et ses enfants. En tout, depuis l'attentat qui a pris pour cible la rédaction de Charlie Hebdo, elle a fait publier onze recueils et livres des oeuvres du dessinateur. 




Elle organise des expositions et des conférences sur son travail partout en France : "Je savais que je pouvais le faire vivre, puisqu'on avait ses dessins. Pour lui d'abord, et aussi pour nous, dans la mesure où, pour leur résister, il fallait rester digne, ne pas avoir peur, continuer à vivre." 

Cinq ans après le drame, elle se dit prête à être heureuse, ou néanmoins l'espère. C'est tout ce qu'on lui souhaite...

Si tu meurs, je te tue
Chloé Verlhac
Éditions Plon
224 pages
18 €.

Retrouvez l'interview intégrale de Chloé Verlhac dans le magazine Elle, numéro 3864 du 10 janvier 2020.

À lire également:

Chloé Verlhac, la veuve de Tignous : "Je me suis demandé si je voulais continuer à vivre" sur le site de Figaro Madame.
« Après « Charlie », la vie sans Tignous » dans Elle.

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